La Tunisie compte traiter avant les prochaines élections, plusieurs questions socio-économiques et à leur tête le problème du chômage.
Avant même son arrivée à Alger, le chef du gouvernement provisoire tunisien, Hamadi Jebali, a fixé l’une des priorités de la coopération bilatérale qui concerne le volet économique.
Il y a plusieurs dossiers à débattre et à leur tête le renforcement des liens et leur concrétisation. Il s’agit de dossiers à caractère social, économique et commercial, a-t-il précisé. Mais la stabilité prônée ne pourrait être effective sans un climat sécuritaire apaisé. Le chef du gouvernement pense que la violence et même le terrorisme ont comme causes et origines les injustices sociales, la pauvreté et le chômage. Il veut que ces causes soient prises en compte au sein d’une approche.
Il déclare qu’avant les prochaines élections, il faut traiter plusieurs questions socio-économiques et à leur tête le problème du chômage et de l’emploi des jeunes, en particulier les diplômés universitaires. L’intérêt accordé aux régions vulnérables ne peut pas engendrer de résultats sans l’encouragement des investisseurs, dit-il encore. Dans le domaine de l’investissement et du développement, la priorité sera accordée aux pays voisins, à savoir, l’Algérie et la Libye.
Au niveau des frontières, il y a des régions qui doivent bénéficier du développement, estime-t-il. En Tunisie, le problème de l’émigration clandestine a pris aussi des proportions inquiétantes en raison de la conjoncture économique difficile. Hamadi Jebali reconnaît que ce phénomène est effectivement le corollaire d’une mauvaise conjoncture socio-économique et d’une frustration d’ordre politique «qui contraignent les migrants à se jeter à la mer dans un ultime geste de désespoir».
Le règlement du phénomène de l’émigration passe, selon lui, par la stabilisation des populations à travers la création d’emplois et l’élaboration de solution économique.
Pour ancrer les relations algéro-tunisiennes dans la durée, des acteurs du paysage économique de la Tunisie ont accompagné Hamadi Jebali, à l’instar du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie.
Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui était la semaine dernière à Tunis, a lui aussi mis l’accent sur le fait que les relations entre les deux pays ont un caractère stratégique pour les deux parties.
Il a souligné que ces relations ont enregistré un saut qualitatif et atteint des niveaux élevés et ce, en dépit de l’étape sensible vécue par la Tunisie. Le ministre des Affaires étrangères a souligné qu’il restait cependant des défis à relever dans les deux pays, citant en particulier la réduction du chômage à travers la réalisation de projets dans les domaines des prestations de service et du tourisme.
Medelci a rappelé que l’Algérie a accompagné, sur de nombreuses années, les efforts de la Tunisie en matière de promotion du secteur touristique, ajoutant que l’autoroute aura un impact positif sur le renforcement des liens entre les deux pays. Le développement des régions frontalières nécessite, selon lui, une vision rénovée qui repose sur l’encouragement des capacités algériennes et tunisiennes de façon complémentaire.
Ceci permettra, a-t-il ajouté, d’investir dans ces régions, de dynamiser le secteur de l’emploi et améliorer les conditions de vie de la population avec la collaboration des autorités gouvernementales, de la société civile et des hommes d’affaires et investisseurs des deux pays.
Il a, dans ce cadre rappelé l’expérience infructueuse des deux parties qui s’est soldée par l’échec des projets réalisés dans les années 1970 visant le développement des régions frontalières. Dans une déclaration à la presse à son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene, Jebali a souligné la volonté de son pays de développer les relations de coopération avec l’Algérie dans tous les domaines sans exception.
Il a indiqué que son pays aspire à renforcer les relations bilatérales algéro-tunisiennes de manière à les hisser au niveau de la volonté politique qui anime les deux pays. Le chef du gouvernement tunisien a indiqué, en outre, qu’il existe «plusieurs domaines de coopération et réalisations» entre les deux pays, estimant que sa visite est de «bon augure» et constitue un «nouveau jalon»avec l’Algérie. Tous ces dossiers seront abordés lors des entretiens avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.