L’Union européenne reste un important partenaire pour l’Algérie, même si l’accord d’association entré en vigueur en 2005 demeure en faveur de l’autre rive de la Méditerranée. La signature d’un accord énergétique entre les deux parties est très attendue, car cela confortera l’intervention de l’Algérie dans sa réponse aux besoins énergétiques de l’Union européenne.
Il faut savoir que via deux gazoducs avec l’Italie et l’Espagne, l’Algérie fournit entre 13 et 15% des besoins gaziers de l’Union européenne, se classant au 3e rang des fournisseurs de gaz de l’Europe après la Russie et la Norvège. Dans ce contexte, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, est depuis hier à Alger pour une visite officielle, à l’invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
A ce propos, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Bellani, a qualifié la visite de Barroso d’importante. «Elle sera une occasion de passer en revue l’état et les perspectives des relations de coopération et de partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne dans le cadre notamment de la mise en œuvre de l’accord d’association», a-t-il souligné. Même si Bellani ne donne pas de précisions sur l’état d’avancement de préparation de la signature de l’accord énergétique, ce dossier demeure l’un des plus importants entre les deux parties. En négociation depuis 2005, le Conseil européen avait approuvé, le 15 avril dernier, l’accord énergétique stratégique entre l’Algérie et les 27 pays de l’Union européenne qui ouvrira une nouvelle ère de coopération entre les deux partenaires. Il a été même annoncé que l’accord sera ratifié par le Parlement européen et signé à Alger au plus tard avant le mois de ramadhan, à l’occasion d’une visite du commissaire européen à l’Énergie, Gunther Oettinger, prévue cet effet. Cependant, c’est le président de la Commission européenne qui est en déplacement en Algérie et on ne sait pas s’il donnera le feu vert pour la signature de cet accord, vu la complexité des procédures de validation au niveau des institutions européenne. D’ailleurs, sa signature avait été annoncée pour le début de l’année en cours, mais sans suite.
Il est à noter que cet accord, une fois signé, permettra, selon plusieurs spécialistes, un «rebond des flux des investissements dans l’énergie», tant revendiqué par l’Algérie, «un transfert technologique et la mise en œuvre de projets dans les énergies conventionnelles et non conventionnelles». Dans cet accord, Alger à défendu un retour des investissements dans l’énergie à travers des partenariats en amont et en aval. L’Union européenne, quant a elle, devrait sécuriser ses approvisionnements en énergie. Par ailleurs, les entraves imposées par l’UE pour le déploiement de Sonatrach sur le marché européen ont souvent pénalisé le groupe algérien. De plus, l’Algérie a critiqué le manque d’engouement des compagnies énergétiques européennes pour l’investissement dans l’exploration pétrolière. Outre l’énergie, la visite de Barroso aura aussi un cachet politique, car des discussions porteront sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun.
Nacera Chennafi