Première victime de la reconduction de Bouteflika: Amar Saâdani lâché par les siens

Première victime de la reconduction de Bouteflika: Amar Saâdani lâché par les siens

Comme il fallait s’y attendre, le patron imposé à la tête du FLN devrait être débarqué de la tête du parti dans les jours à venir. Après avoir fait “le sale boulot” durant tout l’été, il a été carrément réduit à un simple figurant durant la campagne électorale où ses rares sorties sont passées inaperçues.

En fait, c’est depuis l’annonce de la candidature du président Bouteflika pour un 4e mandat, que la mission de Saâdani avait pris fin. Son limogeage n’était qu’une question de calendrier. On ne pouvait pas se permettre un chamboulement à la tête du parti en pleine période de doute et de contestation de l’idée même du 4e mandat. Mais à peine les résultats préliminaires de l’élection présidentielle annoncés que le dossier Saâdani est remis sur la table.



Des fuites bien organisées évoquent ses biens et ses avoirs détenus en France et rappellent le passif du personnage, notamment avec l’histoire de la Concession générale agricole. Un lâchage médiatique, prélude à un lâchage politique.

Mais, contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n’est pas le mouvement de redressement et les autres cadres qui les ont rejoints à la faveur de l’intronisation de Saâdani à la tête du FLN qui en seraient les bénéficiaires. Tout porte à croire que ce serait Abdelaziz Belkhadem qui reviendrait par la grande porte, lui qui avait été chassé du parti après avoir résisté pendant presque trois années à ses adversaires.

Une session extraordinaire du parti devrait se tenir dans les jours à venir pour sceller le sort de Saâdani et faire revenir le parti à la “normalité”. Mais l’éventualité d’un retour en force de Belkhadem risque de porter le coup fatal à un parti qui n’arrête pas de subir des crises ces dernières années. Cette situation pourrait profiter à Ali Benflis, dans la perspective d’un grand parti qui rassemblerait tous les déçus du système.

Mais le lâchage de Saâdani ne serait pas la seule conséquence de la reconduction du président Bouteflika. D’autres hommes politiques, engagés dans la campagne électorale, devraient, eux aussi, être remerciés. L’on parle, notamment, du président de TAJ, Amar Ghoul, qui aurait dérangé le cercle présidentiel parce que se prenant vraiment pour quelqu’un qui compterait dans l’échiquier politique.

Lui aussi a fait le sale boulot au sein de son ex-formation politique, le MSP, en lâchant son parti lorsque ce dernier avait décidé de quitter le gouvernement et la coalition présidentielle. Jusque-là épargné par le scandale de l’autoroute Est-Ouest, l’ex-ministre des Travaux publics pourrait avoir à y répondre.

Alors que l’opposition, notamment la coalition qui a appelé au boycott, ne compte pas tourner la page et entend, au contraire, poursuivre son combat pacifique en vue de peser dans l’après-scrutin, le Président réélu ajuste, lui aussi, son tir, en faisant le ménage dans cette foule de souteneurs fort intéressés, mais ô combien embarrassants.

A B