Première en Algérie, Une charte au service des migrants à Tamanrasset

Première en Algérie, Une charte au service des migrants à Tamanrasset

À l’issue de la dernière rencontre tenue, en début de semaine, au siège de l’association Green Tea de la wilaya de Tamanrasset, entre la coordination des associations des femmes de réfugiés maliens, le collectif des migrants et l’association des élèves et étudiants migrants à Tamanrasset, une  charte sur les droits des migrants a été adoptée.

Le document, approuvé à l’unanimité par les présents, notamment les représentants de la population migratoire, traite principalement des problèmes auxquels sont confrontés ces étrangers dans cette wilaya considérée comme étant un carrefour de l’immigration et un centre de transit inéluctable entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb. La charte mise aux services des migrants ayant élu domicile dans cette collectivité aux 50 nationalités, régira ainsi tous les espaces d’échange, de rencontres et de partage de connaissances sur l’immigration et permettra aux migrants d’accéder à leurs droits les plus légitimes, a indiqué le président de l’association Green Tea, Guemmama Mohamed.

La charte, enchaîne-t-il, met à la disposition des organisations et groupes de citoyens désirant venir en aide aux personnes migrantes présentes à Tamanrasset, les plans et les cadres légaux d’une assistance visant le développement et la pertinence de leurs actions de bienfaisance. La rencontre se veut, faut-il le signaler, une occasion d’exposer les situations problématiques vécues par les migrants à Tamanrasset. Intervenant dans ce cadre, la présidente de l’association Imassan pour les femmes de réfugiés maliens, Teghnass Walet Habi, a, en évoquant les difficultés d’accès aux soins, invité les autorités compétentes  et les bonnes volontés à une coopération étroite pour faciliter l’accompagnement des réfugiés vers les structures sanitaires. Iljimit Housseine, de l’association des élèves et étudiants migrants, a, de son côté, soulevé le problème lié à la scolarisation des enfants de migrants qui “se voient bouter des établissements scolaires à un moment de leur cursus. Ce qui n’est pas sans décourager les parents qui s’inquiètent et se posent des tas de questions sur l’avenir de leurs enfants et leur destinée après l’exclusion”. Ayza Walet Tabahat de l’association Imassan, a, quant à elle, préconisé d’investir dans la formation et la sensibilisation des migrants aux différents domaines en dehors du VIH/Sida.

Le principe se résume ainsi à une meilleure coordination d’actions ayant pour but de défendre les droits de cette catégorie sociale loin de toute considération ethnique et politique, encore moins des tendances racistes. “Les migrants doivent être traités comme des êtres humains. C’est une force qu’il faut mettre à profit. Il faut savoir que Tamanrasset compte environ 25 000 migrants”, a estimé M. Guemmama qui a souhaité l’implication de toutes les associations locales pour faire aboutir leur stratégie.

R. K