«L’Etat a dépensé pendant le premier quinquennal environ 34 milliards de dinars, mais aucune évaluation de résultat n’a été faite à ce jour », a annoncé Hafidh Ouragh, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lors de son intervention dans la réunion d’installation du Comité chargé d’élaborer le Programme National de Recherche en énergie et techniques nucléaires, tenue hier au siège du Commissariat à l’Energie Atomique (COMENA).
En effet, parmi les 30 oplProgrammes Nationaux de Recherche (PNR) prévus par la loi n° 98-11 du 22 août 1998, celui de l’énergie et des techniques nucléaires est un programme très important puisqu’il s’agit d’une «science d’excellence ».
Hafidh Ouragh lancera un appel aux experts concernés par cette réunion d’établir une plateforme riche en matière de production scientifique et en échéances en terme de valorisation des programmes nationaux de recherche.
« Gérer un PNR, ce n’est pas une tâche facile. Sa valorisation en tant qu’une valeur ajoutée aux secteurs socio-économiques du pays demeure très importante », souligne notre orateur.
Pour Madame S. Boutira, conseillère au ministère de l’Energie et des Mines, il est très important de souligner que ce programme nécessite une collaboration entre les différentes structures scientifiques nationales.
« Il sera question de mobiliser l’ensemble des compétences et des moyens nationaux en vue de non seulement maîtriser et développer des techniques et des applications nucléaires éprouvées, mais aussi se préparer à l’introduction de la 1ère centrale nucléaire prévue pour 2020-2025 avec une stratégie d’intégration nationale graduelle mise en oeuvre», ajoute la représentante du ministère sans omettre de signaler qu’une loi nucléaire règlementant tous les aspects liés à l’exploitation sûre et pacifique de l’énergie nucléaire a été préparée et soumise au gouvernement dans le cadre de ce PNR dont l’objectif principal est de disposer dans dix ans d’une centrale nucléaire dédiée à l’électricité.
Des experts ont procédé, durant deux journées, à une réflexion approfondie sur l’organisation des travaux des chercheurs nationaux ainsi que sur les moyens nécessaires à mettre à leur disposition en vue d’atteindre les objectifs visés tel faire appel, en plus du potentiel spécialisé en activité dans les centres du COMENA, à toutes les compétences disponibles en Algérie, plus particulièrement dans les nombreux laboratoires de recherche universitaire.
Il sera éventuellement question de faire appel aux compétences algériennes établies à l’étranger. « Nos compétences établies à l’étranger n’est pas une perte pour le pays, mais une capitalisation. 2.800 chercheurs sont prêts à collaborer pour définir les grands axes de ce PNR relatif à l’énergie nucléaire», annonce Hafid Ouragh qui insiste sur le fait que le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique a pris conscience qu’il faut prendre en charge le chercheur pour espérer d’excellents résultats.
Justement, sa direction prépare un ensemble de décrets et d’arrêtés pour améliorer la situation du chercheur et lui offrir un environnement serein pour se développer.
Les travaux de ces deux journées permettront d’élaborer avant le 10 juillet prochain les domaines, axes et thèmes de recherche méritant d’être budgétisés dans le cadre d’une approche par objectifs afin de répondre aux priorités identifiées pour le prochain quinquennat.