En ce premier jour de Ramadhan, la circulation automobile dans les rues d’Alger était très fluide. Les Algérois donnaient, en effet, l’impression d’avoir déserté les lieux pour une quelconque autre destination. Très peu de personnes circulaient dans les rues. Beaucoup de magasins sont restés fermés durant toute la matinée d’hier.
Une image qui contrastait avec celle observée la veille et les jours passés où les rues d‘Alger étaient bondés de monde. En vérité, cette image est récurrente puisque cela fait partie des caractéristiques de Ramadhan. Durant ce mois sacré, qui coïncide cette année encore avec la période estivale, les Algérois sont plutôt adeptes de la grasse matinée. Pas tous, il faut le dire, car la ménagère est obligée d‘aller faire un tour aux marchés. Une virée que tous les consommateurs appréhendent beaucoup, surtout les premiers jours où, habituellement, les prix prennent des courbes ascendantes.
Des hausses des prix inexpliquées qui font des dégâts parmi les petites et les moyennes bourses. Et chaque année, c‘est le même scénario et ce, malgré les assurances des pouvoirs publics. Est-ce le cas cette année encore ? Une simple virée au marché Réda-Houhou (ex-Clauzel) nous a permis de confirmer de visu que les prix de certains produits de première nécessité ont, en effet, enregistré une hausse sensible. «Les prix de certains produits ont commencé à augmenter depuis plusieurs jours déjà» nous a confié une dame d‘un certain âge, ajoutant que «la carotte et la courgette ont enregistré des hausses notables».
Selon la dame, cette hausse tourne autour de 20 à 30 DA. «Ce qui est quand même important», note, amer, un autre consommateur. En effet, le prix de la courgette variait entre 60 et 80 Da, voire même un peu plus, soit 90 DA. Il en est de même pour la carotte, dont le prix oscille entre 50 et 70 DA. Cette hausse, qui ne passe pas inaperçue, d‘autant que d‘autres produits de première nécessité ne sont pas en reste. Il en est ainsi de la tomate, dont le prix a connu une légère hausse qui tourne autour de 10 DA, selon un commerçant et 20 DA selon un consommateur. Cela dit, le prix de la tomate variait entre 40 et 80 DA. Le prix de la laitue a aussi sensiblement augmenté puisque le kilogramme de ce produit prisé se variait entre 70 et 90 DA. Il est clair que ces prix ne sont pas à la portée des modestes bourses. «Je ne comprends pas pourquoi cette hausse des prix alors que ces produits de saison pour la plupart», note un homme d‘un certain âge. C‘est dire que garnir une table de Ramadhan n‘est pas du tout évident car il vous faut aussi de la viande pour la chorba ou pour les autres plats. Sur ce plan, c‘est plus compliqué encore et ce, eu égard aux prix en vigueur. Ainsi, le kilo du poulet s‘est vendu, hier, au marché Reda-Houhou — et sans doute dans d‘autres marchés de la capitale — à 350 DA. «C‘est pratiquement le même prix constaté la veille, soit avant le Ramadhan», nous confie une femme venue faire ses emplettes. En somme, le prix du poulet n‘a pas augmenté et c‘est tant mieux !
Car la viande blanche est trop demandée non pas pour ses vertus, mais parce que les prix de la viande rouge ne sont pas accessibles. Les pouvoirs publics ont importé de grandes quantités de viandes congelées pour pouvoir faire face à la demande et ont même promis que le kilo de cette viande sera cédé à un prix fort abordable. Hier, le prix d‘un kilo de viande congelée d‘agneau, qui n‘est pas importé, avoisinait les 750 DA. Le kilo de viande congelée de bœuf se vend, quant à lui, entre 600 et 650 DA. Des prix qui, il faut le dire, restent très élevés alors que les pouvoirs publics ont promis des prix nettement moins élevés.
«C‘est dire que c‘est la même rengaine chaque année», estime un quadragénaire qui ne garde pas moins l‘espoir, à l‘instar sans doute de tous les Algériens, que les prix connaîtront, dans quelques jours, un fléchissement, comme cela a été le cas l‘année passée.
Par : Kamal Hamed
