Des candidats de série langues étrangères contestent le fait qu’ils débutent l’examen par des matières importantes avec un coefficient de 5 (arabe et anglais), alors que les postulants des autres séries commencent par des matières secondaires.
C’est à partir de la wilaya de Biskra que le coup d’envoi des épreuves du baccalauréat 2012 a été donné, hier, par le ministre de l’Éducation nationale qui s’est rendu dans l’après-midi à Tébessa.
Le premier pas vers l’épreuve tant redoutée a été donc franchi, hier, par plus de 560 000 postulants. Tous rêvent de décrocher le fameux sésame qui leur ouvrira les portes de l’université. Pour beaucoup de candidats, l’échec au bac est une véritable fatalité ! Et c’est ce qui fait que l’épreuve de cette année soit très particulière non seulement pour le lycéen mais pour toute sa famille et ses proches. Les images et l’ambiance qui règnent aux abords des centres d’examen en témoignent à plus d’un titre. En effet, même si le lycée où le candidat doit passer son baccalauréat est à quelques mètres du domicile, les parents insistent pour l’accompagner.
Nombreux étaient les parents notamment les mamans qui ont fait le pied de grue devant les lycées attendant la sortie de leurs enfants. Il était 7h30 quand les premiers candidats sont arrivés au lycée Aïcha sis à Hussein-Dey. L’excitation était à son comble. Accompagnés par leurs parents, les lycéens qui affichent une grise mine s’empressent de chercher leur nom sur les listes affichées dans l’enceinte de l’établissement. “J’ai tellement peur que je n’arrive même pas à chercher mon nom !”, lance une jeune candidate à sa maman. Cette dernière tente de la rassurer en lui disant qu’elle ne bougera pas d’ici jusqu’à sa sortie et qu’elle priera pour elle tout au long de la première épreuve. Les surveillants tentent à leur tour d’expliquer aux lycéens que l’heure n’est plus au stress et au trac. “Il faut se ressaisir pour pouvoir se concentrer et bien répondre en vue d’augmenter ses chances”, conseille l’un d’eux. Mais la mine affichée par les candidats en dit long sur leur état psychologique même si certains tentent quand même de se rassurer mutuellement en se disant : “Tout passera dès que les sujets seront entre nos mains.” Ce qui est vrai car une fois en salle d’examen, les candidats finiront par surmonter leur peur surtout quand les sujets sont abordables. Et ce fut le cas en cette première journée. “Dieu merci, le sujet d’arabe était très abordable”, commente un groupe de candidates en série langues étrangères. “Nous avons eu le choix entre la dissertation et la poésie, j’ai opté pour la dissertation car je ne suis pas très forte en poésie”, dit l’une des lycéennes rencontrées devant le lycée Toufik-El-Madani à Mohammadia. “La question relative à la poésie était également abordable, en tout cas moi c’est la question que j’ai choisie”, rétorque un candidat. Même son de cloche du côté de Rayane et de ses copains abordés aux abords du lycée Abane-Ramdane. “L’épreuve d’arabe était à notre portée. Personnellement, je suis sûr que j’ai bien répondu. Mais la matière n’est pas très importante pour nous les scientifiques.” Pour son camarade, “nous avons la chance de commencer l’examen par des matières non essentielles, ce qui nous permet de surmonter le trac et d’aborder la deuxième journée qui est plus décisive pour nous”. En effet, pour les candidats de la filière science expérimentale, le plus dur est prévu aujourd’hui avec les mathématiques et l’épreuve de sciences. “Espérons que les sujets des matières importantes seront aussi abordables que ceux d’aujourd’hui”, confie Rayane.
Des candidats de série langues étrangères contestent le fait qu’ils débutent l’examen par des matières importantes avec un coefficient de 5 (arabe et anglais) alors que les postulants des autres séries commencent par des matières secondaires. Abordant les rumeurs de fuite des sujets, des candidats affirment n’avoir pas pris très au sérieux ces rumeurs. “Car de toute façon, même s’il y a fuite, d’autres sujets de rechange sont prévus.” Il semblerait, enfin, que les mesures draconiennes prises à l’encontre de tout tricheur aient dissuadé les candidats. “Tricher au bac ? C’est de la folie ! Il faut avoir le courage de le faire car il faut attendre 5 années pour le repasser !” Mais la triche reste possible car les salles d’examen sont chargées et trois surveillants ne peuvent pas avoir un œil très vigilant sur les 25 candidats, estiment certains enseignants.
M B