L’Office national de lutte contre la corruption (ONLCC) va-t-il appliquer la loi aux nouveaux maires, en les obligeant à faire une déclaration de leurs patrimoines, cela avant même qu’ils ne prennent les commandes de leurs nouvelles responsabilités ?
La réponse sera dans quelques jours. En attendant, il est impératif de rappeler qu’en dix ans, plus de 1.500 élus locaux, entre présidents d’ APC et secrétaires généraux sont incarcérés pour des affaires de détournements de deniers publics, d’escroqueries de citoyens et de distributions frauduleuses de logements sociaux aux profits des bénéficiaires ayant déjà obtenu des logements.
IL EST GRAND TEMPS DE METTRE FIN À CES GRAVES PRATIQUES
Le compte à rebours a commencé pour que les nouveaux maires prennent les commandes de leurs nouvelles charges, à savoir diriger les affaires des APC. La cérémonie de passage de commandes sera faite dans les prochains jours, entre les ex-maires et les nouveaux.
En face, l’Office national de lutte contre la corruption, installé récemment suite aux instructions du président de la République, pour être confié à Abdelmalek Sayeh, ex-président de l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, est appelé à un nouveau défi qui consiste à obliger les nouveaux maires de déclarer leurs patrimoines avant de prendre les commandes des APC.

Un défi sérieux qui nécessite une volonté claire de la part de l’ONLCC, lui qui a été créé pour combattre la corruption et toutes formes de criminalité qui touche l’argent public. Une volonté qui permet d’éviter d’autres éventuels détournements, corruptions et escroqueries à l’avenir.
En obligeant les nouveaux maires à faire une déclaration de leurs biens, cela va donner une sérieuse option « positive », non seulement pour les maires mais également pour l’ONLCC. Avec cette déclaration de patrimoines, la gestion des APC sera plus transparente et plus efficace et, cela va donner une autre image, meilleure pour les présidents des APC face aux citoyens qui ne cherchent que la transparence et le travail concret.
Une transparence perdue et évaporée durant deux décennies, voire depuis l’année 1992 là où, l’ex-FIS (parti islamiste dissous) avait pris les commandes de plusieurs APC avant que celles-ci ne sombrent dans des affaires de détournements. Même cas pour la décennie suivante, allant de 2000 à 2010, où beaucoup de maires, sous l’ère du multi-pluralisme, avaient été arrêtés pour des affaires de corruptions. Toutefois, pour les élections locales 2012, cette fois c’est totalement différent.
Désormais, les nouveaux présidents des APC ne jouissent plus des prérogatives comme avant, voire comme l’avaient bénéficié les anciens maires. Cela dit, les maires d’aujourd’hui auront moins de prérogatives, mais beaucoup de travail à faire, en contre-partie.
Le départ des soulèvements populaires, qui se sont déroulés dans les pays arabes, a commencé par la mauvaise gestion dans les municipalités
L’Algérie a beaucoup appris des soulèvements populaires qui avaient touché certains pays arabes, à commencer par les voisins tunisien, libyen et après ceux de l’Egypte et la Syrie. Ici, les peuples arabes se sont soulevés contre la mauvaise gestion des responsables de leurs pays, à commencer par les maires.
Malheureusement, ces soulèvements populaires ont été accompagnés par des réformes « catastrophiques » des nouveaux dirigeants, les islamistes. Des islamistes qui ont été soutenus par des pays étrangers pour pouvoir arriver au régime, au détriment des peuples arabes qui ont vu leurs rébellions « détournées » de leurs vocations.
Ce qui se passe actuellement en Tunisie, en Libye et en Egypte ont été des « leçons » suffisantes pour les Algériens qui ont bien compris et choisis leurs nouveaux élus. Des élus loin d’êtres des islamistes, mais des élus démocrates. Les Algériens ont agi par la sorte en se débarrassant des islamistes qui sont derrières la mort de plusieurs dizaines de milliers d’Algériens durant la décennie noire. Le choix a été fait sur des partis connus, le FLN, le RND et le nouveau né le MPA.
Un choix qui devait être respecté par les nouveaux élus en se consacrant au travail et rien qu’au travail. La lutte contre le chômage, la lutte contre les habitations rudimentaires et le développement des communes, voilà ce qui devait être fait par les nouveaux maires durant les cinq ans à venir, dans le cadre de leur mandat.
Dans le cas contraire, l’échec sera le mot d’ordre pour ces nouveaux maires. Et ceux qui tentent de remplir leurs poches au détriment de la Nation seront sévèrement punis.
Sofiane Abi