Un grand nombre d’entre elles ne participe pas au développement économique local à cause des entraves rencontrées par les promoteurs.
Le collectif d’appui à la microentreprise «Came» tient son premier congrès national à partir de demain lundi, 3 avril à Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ce regroupement qui rassemblera les petites entreprises nées des dispositifs d’aide nationaux verra la participation des petits entrepreneurs venus de plusieurs wilayas d’Algérie. Certaines entreprises en difficultés auront là l’occasion de témoigner et porter à la connaissance des hautes autorités du pays les difficultés qui les ont empêchées de prendre leur envol.
Cette rencontre, qui sera sanctionnée, selon les responsables du collectif, par de nombreuses résolutions, s’étalera sur trois journées au niveau de l’Auberge du Djurdjura de la ville de Aïn El Hammam, à une soixantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Un programme riche est mis sur pied pour la circonstance. Après la cérémonie d’ouverture qui se tiendra au niveau de l’auberge pour l’accueil des participants, les organisateurs passeront aux travaux le mardi 04 du mois d’avril. En présence des invités, de la presse et des responsables de quelques organismes, élus et autres officiels, les séances en plénière débuteront à 9h.
La partie matinale sera consacrée aux diverses communications et autres témoignages alors que l’après-midi sera consacré aux différents ateliers. La rencontre qui prendra fin le lendemain mercredi sera donc sanctionnée de résolutions à même de défendre les intérêts des petites entreprises surtout celles créées dans le cadre des dispositifs d’aide mis en place par l’Etat. Beaucoup d’entre ces entreprises sont dans de grandes difficultés. Des difficultés financières qui se joignent dans une grande partie aux difficultés d’ordre administratif.
En fait, les microentreprises ne sont pas toutes en difficultés, mais beaucoup reconnaissent aujourd’hui qu’un grand nombre d’entre elles ne participe pas aux développement économique local à cause des entraves rencontrées par les promoteurs. Des entraves qui ont engendré dans la majeure partie des cas l’incapacité des jeunes à rembourser leurs crédits bancaires. Pour beaucoup d’entre eux ce rêve de créer son entreprise et sa petite affaire s’est transformé en cauchemar. Aujourd’hui, malgré les promesses du gouvernement d’alléger ce fardeau pour ses jeunes en difficultés, certains vivent des situations inextricables.
De véritables labyrinthes juridico-financiers se dressent devant les jeunes en difficultés. Certains cas ont même dépassé les prérogatives des responsables des dispositifs en question. A Tizi Ouzou à titre d’exemple des cas sont vraiment extravagants. Des promoteurs racontent qu’ils sont estés en justice par des banques alors que leurs entreprises n’ont même pas pu finir les procédures administratives. Nous avons d’ailleurs un cas que la direction de l’Ansej de Tizi Ouzou ne veut même pas recevoir.
Une promotrice qui a eu son prêt bancaire depuis 2006, mais qui n’a pas pu se faire délivrer un registre du commerce. Les responsables locaux du dispositif de l’époque l’ont instruite de débuter son activité au niveau de la pépinière des entreprises. Un registre qu’elle n’a pas obtenu jusqu’à aujourd’hui, témoigne-t-elle. Aujourd’hui, elle fait face à des poursuites judiciaires de la banque qui veut récupérer son argent et le comble, c’est qu’elle a été condamnée par le tribunal de Tizi Ouzou pour activité sans registre. La direction du commerce n’a pas cherché les causes de la non-obtention du registre depuis 2006. Les responsables de l’Ansej maintiennent aujourd’hui, la menace d’exclusion et de poursuite judiciaire. Désemparée, la promotrice ne sait plus quoi faire face à ce labyrinthe que tous les responsables aujourd’hui ne veulent pas assumer. En tout état de cause, le congrès des petites et moyennes entreprises est une opportunité pour les responsables comme les jeunes entrepreneurs pour trouver des solutions à toutes les situations pendantes.