Les parties maliennes en négociation à Alger ont signé, jeudi en fin de journée, une déclaration qui a pour objectif de consolider le cessez-le-feu, préalable à la reprise du dialogue.
Le document, signé en présence du chef de file de la médiation, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et du chef de la Minusma et représentant du secrétaire général de l’ONU, le Tunisien Mongi Hamdi, et exécutoire dès sa signature, selon le chef de la diplomatie algérienne, oblige les protagonistes à respecter le cessez-le-feu et éviter toute forme de provocation. Selon l’ancien chef de la diplomatie tunisienne, qui avoue que le 5e round de négociations est une dernière chance pour parvenir à un accord de paix, il s’agit de porter au climat d’ensemble de ce processus une nouvelle avancée en termes de confiance et de consolidation du cessez-le-feu sur le terrain. “Il s’agit d’un document qui a été négocié et discuté avec les parties et la médiation sur plusieurs jours”, a, de son côté, indiqué M. Lamamra. “Il s’agit aussi en termes d’engagement des parties à éviter tout acte et propos qui soient de nature à détériorer la situation sur le terrain et, par conséquent, à créer des difficultés indues et non nécessaires à ce processus de négociations”, a-t-il expliqué. Cette déclaration représente ainsi un engagement de toutes les parties maliennes à cesser toute violence, toute provocation ou propos pouvant mener à la reprise des hostilités. Engagement qui doit être respecté sur le terrain afin surtout que la confiance puisse être rétablie entre les groupes du Nord et le gouvernement. Un terrain qui a connu, ces dernières semaines, des affrontements, notamment à Tabankort, à mi-chemin entre Kidal et Gao (Nord), entre le Gatia, groupe targui favorable à Bamako et le MNLA, ainsi que des attaques de groupes terroristes qui ont ciblé principalement les forces de stabilisation onusiennes. Situation dont le mouvement séparatiste a puisé un nouvel argument pour refuser de reprendre le dialogue avec Bamako.
La médiation a dû peser de tout son poids durant une semaine afin de ramener les deux camps à signer ce “pacte” pour enfin amorcer dans la sérénité le 5e round qui pourrait être le dernier avant la signature d’un accord global et définitif de paix et de réconciliation nationale.
Dans la déclaration, les signataires acceptent de “participer pleinement à la commission mixte de sécurité élargie et ses mécanismes de façon à vérifier, constater et signaler à la médiation tout acte contraire à la déclaration”, “la poursuite de la mise en œuvre des mesures de confiance à travers notamment la libération des détenus” et, bien entendu, la poursuite des négociations dans un esprit constructif, ouvert et inclusif en vue “de s’attaquer durablement aux causes des tensions observées sur le terrain”.
Dans leurs interventions, les signataires de la déclaration se sont engagés à respecter ses termes, tout en veillant à les mettre en œuvre sur le terrain et ont réaffirmé leur volonté de poursuivre les pourparlers jusqu’à la conclusion d’un accord définitif qui mette fin à la crise. Le 5e round peut alors commencer.
D. B