Tout en faisant savoir que son département n’a été destinataire d’aucune demande de la part du leader du parti annoncé par Madani Merzag sous le nom de «Front de l’Algérie pour la réconciliation et le salut», le ministre de l’Intérieur a précisé et si tel est le cas, la réponse sera donnée par les voies légales et conformément aux textes de loi.
S’exprimant sur les propos de Madani Mezrag, faisant état de son intention de créer un nouveau parti, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, a affirmé avant-hier à Alger que les lois de la République s’appliqueront scrupuleusement et que l’intention ne suffisait pas pour la création d’un parti.
«Nous sommes dans un Etat de droit et la République algérienne démocratique et populaire est régie par des lois qui sont appliquées scrupuleusement», a souligné M. Bedoui, lors d’un point de presse au terme de la réunion gouvernement-walis, en réponse à une question sur les propos de l’ancien responsable de l’AIS, Madani Mezrag, faisant état de son intention de créer un nouveau parti.
«On fait état d’intentions mais le ministère de l’Intérieur qui est une institution officielle ne fonde pas ses réponses sur de simples intentions, il y a des lois à appliquer», a insisté le ministre.

Il s’agit là d’un non officiel qui s’explique par l’opposition du projet «politique» de Madani Merzag qui, rappelons-le, avait annoncé vendredi dernier la création d’un parti politique depuis Jijel.
Ce chef du groupe terroriste AIS (Armée islamique du salut) accusé des pires crimes de la décennie noire a annoncé publiquement l’arrivée de son nouveau-né baptisé déja «le Front de l’Algérie pour la réconciliation et le salut» (FARS).
Ce retour aux années 90 annoncé clandestinement en présence de quelque 150 membres de la défunte Armée islamique du salut (AIS) a suscité la colère et l’inquiétude auprès de la population.
Le ministre de l’Intérieur a annoncé à propos de la sortie du prétendu chef de Fars, que le département de l’Intérieur et des Collectivités locales n’a rien reçu précisant que son département ministériel «n’a été destinataire d’aucune demande et si tel est le cas, nous répondrons par les voies légales et conformément aux textes de loi».
Il est à rappeler qu’en vertu de la loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale initiée par le président de la République et plébiscitée par le peuple en 2005, les personnes impliquées dans la tragédie nationale sont interdites de toute activité politique.
Il est à sa demander si les initiateurs de ce parti comptent mettre la charrue avant les bœufs avec de tels procédés d’ignorer les voies légales de la création d’un parti qui, tout compte fait, est et sera illégal. Quoi qu’il en soit, il y a un parfum de la fin des années 80 qui se profile.
Les islamistes profiteront assurément de la conjoncture caractérisée surtout par la chute des prix du pétrole pour regagner la scène politique…comme quoi un malheur n’arrive jamais seul.
Yasmine Ayadi