La classe politique semble inscrite aux abonnés absents. Alors que le statu quo alourdis leurs activités politiques et qui n’ont pris même pas la peine de riposter à l’appel d’un parti marocain de restituer,-Tindouf, Al Qanadsa, Hassi Beidha et la colombe de Bechar-, le tribalisme ronge leurs rangs et la colère de leurs militants monte au créneau.
Devant les problèmes et tensions internes qui minent la population algérienne et les manipulationsétrangères qui poussent vers l’importation du printemps arabe,les partis politiques témoignent encore une fois d’être incapables d’être représentative sur la scène politique algérienne.
Premier congrès tenu dans la phase pré-électorale des présidentielles, la grand-messe du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) a fait l’actualité politique de ces derniers jours en Algérie. BouguerraSoltani, leader de ce parti à la dénomination pompeuse, qui est semble-t-il disposé à rendre son tablier, a fait un aveu à l’ouverture de l’évènement : il «assume personnellement et entièrement la responsabilité morale de tous les points négatifs entre août 2003 et avril 2013».Reconnaissons le mérite de la franchise à ce ministre dont les handicapés auront par ailleurs gardé un bien triste souvenir de son passage aux affaires sociales. Retenons aussi, et surtout, qu’il admet être comptable de la dérive catastrophique du pays vers l’économie de bazar qui a enfanté des hordes d’affairistes, condamné une génération de jeunes au désœuvrement, à la débrouille pour la survie, creusé les inégalités, accentué la paupérisation des ménages, laissé exploser la corruption, provoqué le recul culturel de la société algérienne pourtant promise historiquement à l’ouverture et à un épanouissement enrichissant dans le monde d’aujourd’hui. Lassés et indifférents à l’agitation de la classe politique aux commandes, les Algériens n’auront sans doute pas entendu, ou très peu, cet aveu d’un des principaux responsables politiques. Tout comme ils ne prêtent presque plus oreille à la guerre interne du Front de Libération Nationale (FLN, ex-parti unique), au déchirement du Rassemblement National Démocratique (RND, nébuleuse libérale) à l’agonie de formations pilotes mort-nées. Dans ce contexte, la balle est plus que jamais dans le camp de tous les démocrates algériens qui se doivent de renaître de leurs cendres, de trouver au plus vite les repères d’un rassemblement, de redonner du crédit au discours politique, de réanimer l’espoir, d’apporter, en urgence, un souffle nouveau.