Pré-campagne, redresseurs, nouveaux partis et conflits ,Sale temps pour le FLN ou jeu politique de Belkhadem ?

Pré-campagne, redresseurs, nouveaux partis et conflits ,Sale temps pour le FLN ou jeu politique de Belkhadem ?
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Dans un contexte politique spécial par lequel passe l’Algérie, marqué par la naissance de nouveaux partis dans le cadre des réformes politiques, le phénomène des crises internes qui secouent les formations déjà en activité est devenu plus que fréquent mais le cas «Front de libération nationale» reste unique.

Après presque une année de la naissance du mouvement de l’authenticité et de redressement du FLN, dont le coordinateur actuel est Salah Gougil, député et ex-membre du bureau politique du parti, le secrétaire général du vieux parti, Abdelaziz Belkhadem, n’est pas encore déstabilisé. Sachant que ses redresseurs ne veulent pas créer un nouveau parti mais plutôt récupérer le FLN en organisant un congrès extraordinaire. Une démarche qui n’a pas reçu l’accord du ministère de l’Intérieur, ce qui n’est pas le cas pour les redresseurs du Front national algérien (FNA), qui ont obtenu le «ok» de l’Intérieur pour l’organisation d’un congrès extraordinaire à la fin du mois en cours.

Mais cela ne veut pas dire que tout va bien pour l’ex-parti unique, car en plus des redresseurs qui sont toujours motivés pour tenir un congrès extraordinaire du FLN, sinon aller aux législatives avec des listes indépendantes, certains mécontents de la direction actuelle du FLN ont préféré la piste qui est celle de créer un nouveau parti politique. Ainsi, l’ex-député et fidèle de l’ex-SG du FLN, Ali Benflis chassé du parti suite au mouvement de redressement mené par Abdelaziz Belkhadem en 2004, vient de confirmer la création d’un nouveau parti politique, dont on ne connaît pas encore les membres fondateurs et si M.Benflis approuve cette démarche, sachant que ce dernier a divorcé d’avec la scène politique après son échec à la présidentielle de 2004. Abdelaziz Belaid, membre du Conseil national du FLN, a décidé de claquer la porte et a tout récemment annoncé la création d’un nouveau parti politique pour lequel il a déposé un dossier d’agrément au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Le nouveau parti, qui porte la dénomination du Front El Moustakbal (avenir), serait déjà représenté dans pas moins de 37 wilayas du pays. De son côté, l’organisation affiliée au FLN, l’Union générale de la jeunesse algérienne (UNJA) n’est pas à l’abri de la crise du FLN.

Au lendemain de la tenue de la 5e session ordinaire du comité central consacrée aux préparatifs des élections législatives, les jeunes de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), entrent dans la bataille pour le contrôle du FLN. Dans ce cadre, le SG de cette organisation a annoncé la semaine dernière à Alger, au cours d’une conférence de presse, la création d’un mouvement pour le redressement et l’authenticité de l’UNJA. Le Sg de l’UNJA, Mohamed Madani, est accusé d’organiser un «congrès préfabriqué» le 9 décembre dernier à Alger pour s’autoproclamer secrétaire général de l’UNJA. D’ autre part, une troisième aile de cette organisation de masse vient aussi de voir le jour ; il s’agit d’une démarche pour le dialogue, elle a interpellé le ministre de l’Intérieur sur la préparation d’un congrès «illégitime» en marge du colloque du défunt président Houari Boumediene prévu cette année à Laghouat. Dans toute cette «chekchouka» que traverse le FLN, Abdelaziz Belkhadem continue de donner l’image de celui qui est bien appuyé et pas facile à déstabiliser. Dans ce cadre, il multiplie les sorties sur le terrain pour garder le lien avec la base militante du parti au point où il a animé deux meetings en une journée dans les wilayas de Jijel et Mila. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a appelé samedi à Mila les partis politiques à «accepter de laisser gouverner la majorité choisie par le peuple». S’exprimant lors d’un meeting, M. Belkhadem a estimé que les formations politiques doivent avant tout constituer des «réservoirs d’idées et de propositions pour consolider davantage le pluralisme et l’exercice de la démocratie et non de simples structures, aspirant uniquement à l’obtention de postes et accéder au pouvoir, ou des opposants aux thèses et positions du FLN». D’autre part, il a souhaité la «bienvenue» aux nouveaux partis qui seraient agréés avant les prochaines élections, alors qu’il y a quelques jours, il a minimisé le poids des islamistes en Algérie.

Par Nacera chenafi