Pré-affectations pour les familles sinistrées d’Ed-Derb, 63 indus bénéficiaires débusqués par le fichier national

Pré-affectations pour les familles sinistrées d’Ed-Derb, 63 indus bénéficiaires débusqués par le fichier national
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L’ultime vérification des listes des futurs bénéficiaires de logements sociaux, dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire RHP), par le fichier national du logement, a été fatale pour 63 indus bénéficiaires de Haï Nasr, communément connu par Derb.

Ces derniers avaient déjà bénéficié d’un logement ou d’une aide de l’Etat à Oran, ou dans d’autres wilayas de l’Ouest, précisent des sources autorisées.



Les listes finales des futurs bénéfi ciaires de logements sociaux du quartier Derb ont été élaborées par les services de la daïra en attendant la distribution des pré-affectations qui est annoncée pour les tous prochains jours. Au total, la vérification des listes de 3.000 futurs bénéficiaires de la wilaya d’Oran par le fichier national avait autorisé l’exclusion de 300 indus bénéficiaires, selon des sources bien informées à la wilaya.

Ces indus bénéficiaires seraient responsables des mouvements de contestation cycliques à El Hamri, Derb et dans d’autres communes de la wilaya. Ils recourent généralement à la contestation pour contraindre les autorités locales à distribuer les logements dans la précipitation.

Ce subterfuge avait permis dans le passé à des centaines d’indus bénéficiaires de profiter du relogement au détriment des familles sinistrées. Mais cette fois-ci, les autorités locales ont préféré patienter avant de distribuer les logements sociaux afin d’écarter ces faux sinistrés. Ces derniers pourraient prochainement être poursuivis en justice par les instances concernées, pour fraude.

Le ministre de l’Habitat avait en effet instruit, en septembre dernier, les OPGI et les services habilités pour traduire en justice les faussaires. Il est à rappeler que la wilaya dispose d’un parc de logements sociaux de 1.333 logements qui attendent d’être distribués. Un nombre qui reste largement en deçà de la demande réelle de la wilaya où l’on estime le nombre de dossiers de demandes déposés au niveau de la commission de daïra à plus de 80.000. Le quartier d’Ed-Derb compte à lui seul pas moins de 800 familles.

Concernant ces derniers, il faut rappeler que suite aux opérations de distribution de prés affectations effectuées au niveau de plusieurs daïras et communes d’Oran, ces habitants ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis du retard qu’enregistre l’opération au niveau de la daïra d’Oran tout en menaçant de se déplacer à Alger pour faire entendre leur voie à la tutelle, et ce après que de longs mois sont passées après les dernières promesses du wali qui a confirmé que les prés affectations seront distribuées avant la fin du mois d’octobre.

La colère des habitants a augmentée après les déclarations du chef de la daïra d’Oran qui a confirmé que les prés affectations sont prêtes et qu’il ne reste que le feu vert qui doit être donné par le wali. «Tout le monde a eu les prés affectations sauf nous, les premiers concernés par le relogement, nos habitations risquent de s’effondrer sur nos têtes et on nous demande toujours d’attendre, attendre quoi, je ne sais pas, c’est injuste» dira un habitant du quartier. Il est important de signaler que plusieurs manifestations ont été entamées par les habitants du quartier qui ont eu assez d’attendre l’exécution des promesses prononcées par les responsables pour les calmer.

Dans ce sens, ils menacent de sortir encore une fois dans la rue pour faire de la pression sur les autorités locales afin d’accélérer le rythme de traitement de leurs dossiers. Rappelons que les habitants protestataires ont fermé à plusieurs reprises le boulevard Mâata à la circulation automobile avant de squatter la place d’armes et barrer toutes les routes menant à cette dernière. Les habitants ont tenu ainsi, des sit-in pacifique en attendant l’intervention d’un haut responsable, mais aucune personnalité n’a fait son apparition sur les lieux.

«Cette ignorance n’a qu’une seule explication, c’est que nos responsables ne considèrent pas que nos demandes soient légitimes et cette réaction négative risque de provoquer la colère des habitants. Je nous vous cache pas que certains attendent l’occasion pour créer l’anarchie mais nous on veut que notre manifestation soit pacifique» ajoutera un jeune étudiant habitant le quartier.

A. Saïd