Pré-affectation au LPP: Les souscripteurs dénoncent un cafouillage

Pré-affectation au LPP: Les souscripteurs dénoncent un cafouillage
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Les souscripteurs au programme du logement promotionnel public (LPP) ne cessent d’exprimer leur mécontentement quant aux conditions imposées par cette formule.

Après s’être révolté contre le prix d’acquisition de ce type de logement jugé «exorbitant» ainsi que le taux d’intérêt sur le crédit bancaire, les postulants dénoncent un cafouillage dans l’opération de remise des décisions de pré-affectation lancée il y a une semaine.

Selon ces derniers, l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) n’a respecté aucun critère dans l’attribution des pré-affectations, notamment, l’ordre chronologique du paiement de la 1re tranche et l’adresse de résidence et du lieu de travail. «J’ai été parmi les premiers souscripteurs qui ont fait le premiers versement au mois de février 2014. Mais ils m’ont affecté à mon 15e choix», a témoigné un des postulants au LPP. «Je suis très déçu et je compte me désister puisque l’ENPI ne m’offre aucune possibilité de recours pour un échange», a-t-il déploré. De son côté, Rafik, un autre postulant considère qu’il n’y a aucune logique dans l’attribution de son affectation. «J’ai été affecté à Réghaïa alors que je travaille et j’habite à Chéraga», s’est-il étonné. Même son de cloche pour Cherifa, mère de famille et cadre à sonelgaz. «J’ai été affectée à mon 20e choix qui était Souidania, alors que je travaille à Oued Smar. Je serai obligée de traverser toute la ville pour me rendre à mon boulot», s’est-elle alarmée. Les postulants à cette formule se disent pour la énième fois «lésés» et craignent le pire. Contacté à ce sujet, Lotfi Ramdani, fondateur du site des annonces immobilières Lkeria  et spécialiste de l’immobilier et du logement en Algérie, a affirmé que le seul paramètre qui a été pris en compte pour certains souscripteurs est l’ordre chronologique du paiement de la première tranche. «D’après notre analyse, les souscripteurs qui sont les premiers à avoir fait le versement sont ceux qui ont été affectés à leur premier choix», a-t-il dit. Les critères du lieu de travail et de résidence n’ont pas été respectés contrairement à ce que le ministre avait assuré. «L’ENPI a été bête et disciplinée en prenant uniquement en compte la date du paiement.

Il y a des souscripteurs qui travaillent à l’est et ont été affecté à l’ouest et vice versa», s’est-il indigné.

LG Algérie

Ramdani a indiqué en outre que la priorité n’a pas été finalement accordée aux souscripteurs transférés de l’AADL 2001-2002 au LPP. «Cette catégorie n’a pas été aidée comme le ministre l’avait promis. L’ENPI a tenu compte de l’ordre chronologique du paiement pour tous les souscripteurs sans tenir compte de ceux de l’AADL 2001-2002», a-t-il assuré. Notre interlocuteur déplore le manque de communication de la part de l’ENPI, qui «aurait pu éviter cette confusion en communiquant sur les réelles critères de choix des sites et des postulants».

Des zones d’ombres

Pour remédier à cette situation, les souscripteurs essayent tant bien que mal de se débrouiller seuls, car l’ENPI n’accorde aucune possibilité de recours ni de vérification des personnes sélectionnées. Certains s’informent sur la formule LPP à travers des réseaux sociaux, entre autres, Facebook, où des pages ont été créées telles que «LPP Algérie» ou «LPP-ENPI collectif des souscripteurs pour le suivi des projets».

Pour Ramdani, beaucoup de zone d’ombre entoure cette formule d’accès à la propriété. Il redoute par ailleurs la prochaine étape qui est le paiement intégral du prix du logement, notamment à travers le crédit bancaire. «Comment les souscripteurs peuvent-il demander un crédit bancaire, alors que le prix définitif du bien n’est toujours pas fixé par arrêté ministériel ?», s’est-il interrogé. Et d’ajouter : «Le crédit bancaire n’est pas toujours facile à obtenir, car les banquiers doivent prendre en compte la solvabilité d’un souscripteur avant de lui prêter de l’argent. Et avec la crise financière actuelle, est-ce que les banques algériennes seront en mesure de prêter à des milliers de souscripteurs ?»

F. A.