Praticiens publics, paramédicaux, psychologues… La contestation gagne la Santé

Praticiens publics, paramédicaux, psychologues… La contestation gagne la Santé

Après le débrayage de trois jours des corps communs la semaine dernière, c’est aux praticiens de la santé publique d’observer aujourd’hui une grève nationale, alors que les paramédicaux et psychologues promettent de revenir à la charge dans les jours à venir.

Al’image des malades qui font le parcours du combattant pour bénéficier de soins et ceux qui paient très cher une gestion jusque-là catastrophique du secteur de la santé, les établissements de santé publique et les professionnels de la santé ont eux aussi grand besoin de prise en charge.

Il s’agit, sans le moindre doute, d’un des secteurs les plus atteints en termes de problème de gestion et les travailleurs tout comme les patients semblent être des laissés- pour-compte. Pour preuve, la politique de la santé ne cesse de faire des victimes parmi les malades qui souffrent de la mauvaise prise en charge et de la pénurie de médicaments.

La fuite des médecins vers l’étranger est un autre témoignage du manque à gagner dans le secteur en termes de disposition des moyens et du climat de travail adéquats. Selon un chiffre rendu par le Professeur Louisa Chachoua, chef de service ophtalmologie au CHU Nafissa- Hamoud, plus de 6 500 spécialistes algériens ont émigré en France ces dernières années…

Si, par ailleurs, les Algériens ont l’habitude de qualifier les médecins des établissements publics d’incompétents, d’irresponsables et d’inhumains, ces derniers renvoient ces accusations aux conditions socioprofessionnelles qui sont en-deçà des normes et des attentes.

Pour cause, les mouvements de protestation sont une maladie chroniques que le secteur peine à soigner. Aujourd’hui, les praticiens de la santé publique doivent observer une grève nationale à l’appel du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp).

Il s’agit, selon le président de ce syndicat Lyes Mrabet, d’un recours inévitable dans une énième tentative d’attirer l’attention de la tutelle sur la prise en charge des préoccupations des travailleurs. La même source a expliqué que cette journée constitue «une alerte» pour le ministère de la Santé et pourrait bien ne pas avoir lieu si les protestataires sont appelés à la table des négociations.

Depuis sa prise de fonctions à la tâte du secteur de la santé, le ministre Abdelaziz Ziari s’est dit ouvert au dialogue et à la concertation des différentes entités syndicales mais sans honorer ses engagements et sans donner une suite concrète à plusieurs dossiers en suspens.

Le Snpsp réclame notamment l’application des articles 19 et 25 du statut particulier, permettant l’accès automatique au titre de «principal», l’accès au grade de praticien «en chef» pour les praticiens médicaux généralistes ayant 15 ans d’expérience au 31 décembre 2010 et l’accès au grade de docteur en médecine dentaire et en pharmacie pour les chirurgiens dentistes et pharmaciens en exercice.

L’amendement du décret exécutif n° 393/09 datant de novembre 2009 et portant statut du praticien généraliste de santé publique, conformément au projet de statut négocié et ratifié en commission mixte (ministère de la Santé-SNPSP) le 15 mars 2011, la promulgation du régime indemnitaire général figurent, entre autres, sur la liste des revendications des protestataires.

Outre les praticiens de la santé publique, les paramédicaux ont décidé d’une grève de trois jours à compter d u 24 décembre. Pour sa part, le Syndicat national des psychologues (Snapsy) attend toujours un signe du département de Ziari, tout en dénonçant son exclusion des dialogue qu’entretient la tutelle avec les différents partenaires sociaux du secteur.

Y.A.