Les praticiens de la santé de la région Centre du pays qui s’apprêtaient à tenir une marche, hier, à Alger, ont été bloqués devant le portail de l’hôpital Mustapha d’Alger.
Cette marche a été décidée suite «au silence total du ministère de tutelle», déclarent les médecins présents. «C’est un mépris total pour le métier, pour les médecins et pour la population», révèlent-ils. À la placette de l’hôpital Mustapha, ils étaient nombreux depuis la matinée, pour participer à cette marche qui devait commencer de l’hôpital en allant vers la Présidence où un sit-in était prévu.
Cependant, les éléments des brigades anti-émeute ont bloqué les praticiens de la santé à la sortie de l’hôpital. Ils étaient nombreux à appeler le ministre à ouvrir une ligne de dialogue avec ces médecins qui «ont marre de leur situation socioprofessionnelle ».
«Barkat baraket», «one, two, three vers où va la santé», «des médecins praticiens et pas des terroristes», étaient les principaux slogans lancés par les médecins et les médecins spécialistes qui venaient de 11 wilayas du Centre du pays. Ces médecins qui faisaient le plus long parcours universitaire dans notre pays n’ont pas trouvé aujourd’hui un moyen pour pousser le ministère à un dialogue sauf une marche pacifique.
À la marge de cette marche, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyes Merabet, a affirmé que «le seul moyen pour arrêter le mouvement de grève est le dialogue directe et honnête», soulignant qu’ «ils ne veulent plus de mensonge».
Notre interlocuteur a assuré aussi que «les médecins peuvent aller vers des démissions collectives si la tutelle garde toujours le silence». D’ailleurs, ajoute Lyes Merabet : «On a sollicité tout le monde pour régler notre problème avec le ministère mais sans aucun résultat concret jusqu’à présent.»
Il est à rappeler que le Snps a sollicité tous les partis politiques, le Premier ministre a envoyé une lettre au président de la République où il explique les revendications des médecins et médecins spécialistes. Il y a aussi le service minimum qui est assuré actuellement par les médecins grévistes alors que le ministère devait l’assurer.
«Ce qui nous fait mal, surtout, est le fait que le ministère tourne le dos pour des raisons qu’on ignore.» Lyes Merabet a ajouté dans ce sens que «le ministère nous accuse aussi d’être le facteur principal de l’échec qu’a connu la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1).»
À ce propos, un médecin a révélé qu’ «on est tous des citoyens et on a le droit de refuser le vaccin. Moi personnellement je l’ai boycotté et j’ai mes raisons.» Répondant sur quelques rumeurs apparues dans la presse, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique assure que « le mouvement de grève n’a était manipulé que par nos fiches de paye et, nos conditions de travail. Nos revendications sont légitimes et on utilisera tous les moyens massifs pour arriver à notre but.»
Pour sa part, Mohamed Youcefi, président du Syndicat national des spécialistes de la santé publique, a assuré que le mouvement de grève « ne connaîtra pas sa fin avant que le ministère prenne en charge totes les revendications déjà soulevées au ministère de tutelle. »
D’autres sit-in sont prévus à Annaba, Ouargla, Sidi Bel Abbès et Oran. Il est à noter que les praticiens de la santé publique ont entamé le 21 décembre dernier une grève ouverte jusqu’à ce que leurs revendications soient prises en charge par la tutelle.
Abla Selles