PR MENAS MESBAH, ENSEIGNANT EN SCIENCES POLITIQUES ET RELATIONS INTERNATIONALES, AU TEMPS D’ALGÉRIE : «La page ne peut pas être tournée aussi facilement»

PR MENAS MESBAH, ENSEIGNANT EN SCIENCES POLITIQUES ET RELATIONS INTERNATIONALES, AU TEMPS D’ALGÉRIE :  «La page ne peut pas être tournée aussi facilement»

Pour le professeur Menas Mesbah, enseignant en sciences politiques et relations internationales, «la page du colonialisme français et des crimes commis par l’armée colonialiste française en Algérie ne peut pas être tournée aussi facilement».

Le politologue qui commente les déclarations faites hier par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lançant que pour la visite du président français François Hollande, en Algérie, prévue pour la fin de l’année en cours, «les Algériens ne souhaitent pas faire un voyage vers le passé», fait la différence entre ce qu’il qualifie de «désaccords causés par le refus français de la repentance» et «les intérêts entre les deux pays».

«La venue de François Hollande ouvrira une nouvelle page dans les relations algéro-françaises, mais la route est encore longue à cause du refus français de la repentance», nous a déclaré hier le professeur Menas Mesbah. «La page ne sera pas tournée avec cette facilité mais il y a des intérêts. L’Algérie est ouverte à l’amitié avec la France mais il y a des problèmes étrangers, comme ceux liés à la région du Sahel. L’Algérie émet des réserves quant à une intervention militaire étrangère défendue par la France», a ajouté notre interlocuteur.

«La page ne sera pas tournée tant que la France ne demande pas pardon pour sa colonisation de l’Algérie et les crimes commis par l’armée colonisatrice, dont les massacres du 17 octobre 1961. Il faut dire, à ce sujet, que la reconnaissance par François Hollande de la «répression sanglante du 17 octobre 1961 est un pas qui a son importance, mais ne tournera nullement la page», lance le professeur Menas Mesbah.

«Il y a des divergences entre l’Algérie et la France à cause du refus français de se repentir quant aux crimes commis contre les Algériens, mais il y a aussi des intérêts qui dictent des comportements. Il ne faut pas oublier que la France est le premier partenaire économique de l’Algérie et que l’Algérie compte la communauté la plus importante des pays arabes en France», explique-t-il.

M. A.