Ce sera un duel à distance que se livreront les partis du pouvoir et ceux de l’opposition mardi à l’occasion de la célébration du 24 février, marquant la nationalisation des hydrocarbures.
Une fois n’est pas coutume, cette date symbolique n sera pas banale puisque la classe politique est appelé à sortir des salons algérois pour aller convaincre les citoyens sur le terrain de la justesse de son approche chacune en ce qui la concerne.
Le Premier ministre qui a cessé ses pérégrinations depuis des mois, va ainsi reprendre son bâton de pèlerin pour aller visiter le complexe pétrochimique d’Arzew avant d’aller tout de suite après à Hassi Messaoud tâter le pouls de la population locale.
Le choix de Ouargla et Arzew, deux régions qui symbolisent la richesse pétrolière, n’est pas fortuit. Sellal entend rassurer la population sur les réserves du pays en hydrocarbures mais aussi tenter de les convaincre que l’exploitation du gaz de schiste objet d’une grosse polémique n’est pas pour demain.
Le même jour, Amar Saâdani, secrétaire général du FLN est annoncé au complexe d’El Hadjar de Annaba. Il devra redoubler d’imagination pour convaincre les citoyens que la politique énergétique du pouvoir est la plus indiquée et que l’exploitation du gaz de schiste est inévitable.
Ça sent le gaz…de schiste
Les animateurs de la CNLTD eux, vont aussi se rendre dans les différentes wilayas du pays à In Salah surtout pour soutenir les manifestations des anti gaz de schiste.
Jamais 24 février ne s’est annoncé aussi délicat et pour le pouvoir et pour l’opposition. Sous réserve de l’empêchement des manifestations, l’on assistera à un face à face à distance que les citoyens vont arbitrer.
Pour les partis de la CNLTD, c’est un test de crédibilité dont elle risque de ne pas sortir indemne si elle échoue à mobiliser les foules. Les rassemblements qu’ils ont prévu dans les 48 wilayas vont servir de baromètre pour jauger leur capacité de mobilisation.
Le Premier ministre aura lui aussi fort à faire pour convaincre les manifestants de Ouargla du bien fondé de la politique de son gouvernement. Des manifestants qui ne se feront pas prier pour lui crier leur opposition au gaz de schiste. Mais au-delà du gaz de schiste, il s’agit assurément d’un duel politique entre le pouvoir et l’opposition, engagés dans un dialogue de sourds depuis des mois. La rue va-t-elle trancher pour l’un ou pour l’autre ? On le saura mardi.