Lors de son entretien périodique avec les médias nationaux, le président Abdelmadjid Tebboune a abordé une série de sujets cruciaux, allant des nominations gouvernementales à l’économie, en passant par les réformes politiques et la diplomatie. Il a justifié ses choix récents, annoncé des mesures pour les retraités et donné des perspectives sur l’avenir du pays.
Un gouvernement de « souffle nouveau » et de « complémentarité »
Le président Tebboune a expliqué ses récentes nominations au sein de l’exécutif, notamment celle de Sifi Ghrieb au poste de Premier ministre. Il a présenté M. Ghrieb comme un « homme de terrain » capable d’apporter un « souffle nouveau » et d’assurer une meilleure « complémentarité gouvernementale ».
Concernant la désignation de Oualid Yacine à la tête du ministère de l’Agriculture, malgré son manque d’expérience dans le secteur, le président a justifié cette décision en affirmant que l’agriculture moderne est avant tout une affaire de « science et de technologie », un domaine dans lequel le nouveau ministre excelle.
Le président a également insisté sur la place des femmes dans son gouvernement, tout en reconnaissant que le nombre de neuf ministres femmes reste « faible ».
Réformes politiques et électorales : la concertation en ligne de mire
Abordant le volet politique, le président a évoqué le dialogue national, dont l’objectif premier est, selon lui, de « protéger le pays sur les plans économique et sécuritaire ». Il a invité les partis politiques à la concertation pour l’élaboration de la loi sur les partis.
Sur le plan électoral, M. Tebboune a promis un scrutin transparent et a annoncé des « ajustements techniques ». Il a par ailleurs mis en garde contre « l’achat de signatures » et a précisé que l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) supervisera le processus, tandis que le ministère de l’Intérieur en assurera l’organisation matérielle.
Économie et numérisation : des batailles pour la souveraineté
Sur le front économique, le président a détaillé les « batailles » qu’il mène pour renforcer l’économie algérienne. Il a notamment ciblé le « dinar parasitaire« , qu’il considère comme un combat « politique » visant à assainir le marché.
Il a fait état des réserves de change, qui couvrent un an et six mois d’importation, et a salué le succès de l’allocation touristique. Le président a réaffirmé sa volonté de moderniser l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance et a souligné le rôle de l’Algérie comme leader africain dans l’écosystème des start-up.
🟢 À LIRE AUSSI : Tebboune s’exprime ce soir : nouvel entretien avec la presse nationale prévu à 21h
Il a par ailleurs fixé la fin de l’année 2025 comme ultimatum pour la finalisation du processus de numérisation nationale, fustigeant la persistance de l’opacité dans certains secteurs.
Les augmentations des pensions de retraite : « Ce ne sont pas des promesses, mais des engagements »
Le président a donné une lueur d’espoir aux retraités algériens en annonçant des revalorisations conséquentes des pensions pour l’année 2026. Ces augmentations concerneront également les allocations des étudiants et des chômeurs, dans le but d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens.
M. Tebboune a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’engagements et non de simples promesses, tout en précisant que ces révisions se feront en « fonction des capacités financières de l’État ».
Cette annonce intervient dans un contexte de forte attente et d’inquiétude de la part des retraités, l’Organisation nationale des retraités (ONR) ayant récemment exprimé son mécontentement face aux retards dans l’application des revalorisations promises.
« J’ai passé mon congé en Algérie »
Enfin, le président a révélé avoir passé ses vacances annuelles de 18 jours en Algérie, dans une résidence d’État, en compagnie de sa famille. Il a ainsi souligné son attachement au pays, choisissant de ne pas voyager à l’étranger. « Je vous donne un détail : moi, mon épouse, mes filles, mes fils, mes neveux, nous étions tous ensemble, jusqu’à la fin du congé « , a-t-il précisé.
🟢 À LIRE AUSSI : Qui est Jean-Paul Vesco, l’archevêque d’Alger reçu par le président Tebboune ?