Messaoud Boudiba, responsable de la communication du Cnapeste, a déclaré vendredi, à la veille du séminaire national sur la sécurité et protection sociale en Algérie, auquel participent des parlementaires, des syndicats autonomes, des experts, que la rencontre « sera l’occasion d’envoyer un message au Premier ministre s’agissant du recul des acquis sociaux et de l’état social en Algérie ».
Messaoud Boudiba n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour adresser de vives critiques à l’adresse du gouvernement estimant que « la politique des transferts sociaux adoptée au terme des lois de finances, ne profite plus aux travailleurs, mais aux patrons» et d’avertir, quant au risque d’une explosion, compte tenu de l’accumulation des tensions sociales.
Pour le responsable du CNAPESTE et au vu de la situation actuelle du marché, un salaire de 50 000 DA paraît être « le minimum de la dignité» lançant un appel aux travailleurs « pour se mobiliser et faire face à toute éventualité ».
Il importe de préciser que le calcul du pouvoir d’achat réel est intimement lié au processus inflationniste interne et aux performances de l’économie algérienne qui reste tributaire de l’évolution des cours des hydrocarbures. Dans les conditions qui ponctuent l’actualité algérienne, il faudrait au minimum un revenu net de 50 000/60 000 DA par mois pour vivre très humblement et dignement.
L’analyse du pouvoir d’achat réel des Algériens devrait, en réalité, intégrer outre les prix des produits alimentaires, l’élévation exorbitante des factures d’électricité, de l’eau, du loyer ou de la maintenance de l’appartement ou de la maison, et les frais de scolarisation des enfants.
Le pouvoir d’achat du citoyen est calculé en fonction du taux d’inflation et de son modèle de consommation. Concrètement, les produits de première nécessité, leurs prix ont fortement augmenté : les fruits, tomate, poivron, haricot, salade, et même la pomme de terre. Quant aux viandes, le prix du poulet a grimpé ainsi que celui de la viande de mouton variant entre 1500/1800 dinars le kg selon les marchés et la nature de la viande.
Pour ce qui est des produits importés et vu le dérapage du dinar qui est passé officiellement de 115 dinars pour un euro à près de 140 dinars pour un euro, une augmentation de près de 210 dinars est notée sur le marché parallèle, quant aux biens non subventionnés, l’accroissement des prix varie de 30% à 50% en une année. Il est plus que jamais nécessaire d’admettre que le processus inflationniste qui gangrène la sphère de l’économie nationale invite à l’urgence d’une nouvelle gouvernance.
Zacharie S Loutari