Pouvoir d’achat du citoyen: la dégringolade, Oran : Vivement le retour à l’agriculture

Pouvoir d’achat du citoyen: la dégringolade, Oran : Vivement le retour à l’agriculture
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L’agriculture va mal. C’est le moins qu’on puisse dire

Le consommateur oranais est pris au piège puisque personne n’est en mesure de le délivrer de l’engrenage de la hausse vertigineuse des prix.

Face à la confusion, la faiblesse des autorités et l’absence des appareils de régulation, les prix des fruits et légumes continuent à flamber dans tous les marchés de la deuxième ville du pays, Oran. Le constat est perceptible de visu.

La pomme de terre a atteint son point culminant puisque cédée au prix intouchable de 100 DA/kg dans le marché référentiel de la rue des Aurès, ex-La Bastille situé en plein coeur d’Oran. Idem pour la salade qui est vendue à 200 DA/kg alors que la courgette est affichée à 150 DA/kg, la carotte à 140 DA/kg, les navets à 120 DA/kg, les oignons à 100 DA/kg, la tomate à 130 DA/kg. Les mêmes prix sont affichés dans le marché parisien de l’Usto, celui de Gambetta, El Hamri, Maraval etc.

LG Algérie

Le consommateur oranais est devenu otage d’une supercherie qui ne dit pas son nom. Il est pris dans le piège dans lequel aucune autorité n’est en mesure de le délivrer: l’engrenage de la hausse à la fois subite et vertigineuse des prix des produits nécessairement indispensables à la simple popote quotidienne du citoyen smicard. Quelle est la raison principale qui alimente cette hausse répétitive et souvent inexpliquée? Les réponses et lectures, basées sur la parlotte-spéculatrice, sont multiples et variées.

L’Etat devant intervenir en vue de réguler le marché et les prix s’est illustré par son absence et sa passivité. Du ministre jusqu’au petit représentant de la direction du commerce, le consensus est commun. «Les prix sont libres, ils sont affichés en fonction de l’équation liée à la demande et l’offre», affirme un cadre de la direction du commerce ayant requis l’anonymat. Un autre estime que «les services devant jouer le rôle de régulateurs sont impuissants».

D’autres, notamment des spécialistes, sont allés droit au but en remettant en cause les différents dispositifs décidés et accordés par l’Etat au profit des jeunes voulant investir sans prendre en compte suffisamment le secteur de l’agriculture. Sinon, se demandent-ils, comment expliquer que des milliards de dinars ont constitué des subventions allouées à l’agriculture en perte en terres tant nourricières rongées par le béton dans le cadre de l’urbanisation sauvage des dizaines de fermes agricoles? Ajouter à cela l’abandon apparent par des jeunes de plusieurs dizaines de fermes leur revenant de droit, en tant qu’héritage familial, pour se consacrer à des activités financées dans le cadre de l’Ansej et autres mesures sociales dévalorisant le travail de la terre, laissant place aux importations basées essentiellement sur la spéculation et la provocation délibérée de la disette et la cherté des tarifs. L’autonomie et la liberté sont accordées aux spéculateurs, tandis que l’informel échappe à tout contrôle et toute sanction administrative ou pénale.

L’importation abusive de produits agricoles n’est pas sans conséquences néfastes sur le produit local au point de disparaître. Ces facteurs, se regroupant tous en même temps, favorisent la hausse des prix au grand dam des consommateurs créant la résistance à une espèce de revendeurs de fruits et légumes transformés en petits «monstres» régulant les marchés locaux à leur guise, ne se souciant d’aucune loi ni d’aucune autorité, locale ou hiérarchique. Les jeunes, eux, boudent l’agriculture estimant que le secteur n’est plus rentable. A cela s’ajoutent les différents détournements des exploitations agricoles dans le cadre du trafic du foncier. Aux dernières informations, une commission spéciale relevant de la direction de wilaya des services agricoles a pris le soin d’entamer une opération de contrôle de l’activité agricole à travers les communes d’Oran. Selon les premiers éléments du rapport, une cinquantaine de concessions agricoles détournées de leur vocation seront récupérées pour les réinvestir dans l’agriculture. Qu’à cela ne tienne, tant que seul le développement de l’agriculture pourrait être salvateur.