Dans une société où le fossé entre les classes sociales, se creuse de plus en plus, les vacances d’hiver, synonymes de loisir et de repos bien mérité pour les écoliers, deviennent malheureusement pour des centaines d’autres élèves, issus de familles modestes, une période de vide, qu’il faut combler par le travail.
Des scènes d’enfants de moins de 16 ans sillonnant les cités et les marchés de la ville sont devenues une banalité aux yeux de la plupart des gens.
Ce phénomène prend de nouvelles proportions, notamment au niveau du quartier de M’dina J’dida, devant les feux tricolores, où plusieurs petits garçons proposent aux chauffeurs, des boîte de lingettes ou font des tournées avec des charrettes afin de collecter des déchets métalliques ou bien du pain jeté dans les poubelles, pour les revendre et gagner quelques pièces pendant que d’autres prennent place dans les marchés du quartier, comme c’est le cas du marché hebdomadaire de Maraval où ils sont là à vendre de la menthe, du persil ou d’autres herbes aromatiques tandis que certains aident leurs parents qui travaillent dans la vente de fruits et légumes ou l’eau potable.
Ce sont des scènes qui nous paraissent ordinaires, du fait que nous les apercevons chaque jour, surtout tous ces enfants qui abandonnent les bancs des classes pour aller travailler et au lieu de se préparer pour la rentrée scolaire, ils se lèvent le matin pour bosser.
Malheureusement, les parents de ces innocents ne voient pas les choses sous cet angle-là, comme nous l’a confié un parent qui force son fils à travailler avec lui au marché de Petit Lac: «Comme vous voyez, je suis malade et je n’ai personne pour m’aider. En plus, mon fils n’était pas excellent à l’école.
Donc, je lui ai suggéré de se focaliser sur le commerce qui est plus rentable que les diplômes.» Un autre enfant qui habite le quartier Ibn Sina (ex-Victor Hugo), où nous l’avons rencontré, celui-ci était en train de collecter du pain en tapant sur les portes, il nous dira: «Je suis issu d’une famille pauvre et mes parents m’ont dit que je devais travailler pour gagner de l’argent.»
Ce sont des exemples de la triste réalité que vivent ces enfants qui se retrouvent, à la fleur de l’âge, obligés d’assumer des responsabilités à cause de parents insouciants de la gravité de tels comportements vis-à-vis de leurs enfants. Une insouciance qui se caractérise par la pression que font ces parents sur leurs enfants afin de pratiquer la mendicité, l’autre phénomène qu’on constate également de plus en plus au sein des marchés.
La loi, de son côté, est intransigeante contre l’abus de l’innocence de ces enfants et oblige les parents de leur accorder le droit de continuer leurs études fondamentales et vivre pleinement leur enfance, comme tous les autres gosses de leur génération.
Mehnane A.