Poursuivis par la justice mais à l’affût des APC ! «Condamnés» aux élections fermes !

Poursuivis par la justice mais à l’affût des APC ! «Condamnés» aux élections fermes !

D’anciens élus sanctionnés par la justice, rejetés par la population, des repris de justice qui se sont refait une virginité osent, sous les yeux laxistes de l’administration, rejaillir dans la vie politique. Le phénomène touche quasiment toutes les régions du pays : Alger, Blida, Tlemcen, Oran, Khenchela A l’heure où la presse étale sur la place publique des dossiers de manoeuvres maffieuses, de personnalités jetées en pâture, de corruption, de délits d’initiés, de jeux d’influence, de conflits d’intérêts qui auraient touché les grands projets économiques de la nation, ce réflexe administratif n’est-il pas pour délivrer le peuple de ses premiers prédateurs : les P/APC ?

Tout le monde en parle, sauf l’administration. Depuis une semaine, de plus en plus de voix chez l’opinion publique et les milieux politiques s’élèvent contre l’acceptation de dizaines de candidats dans les listes de partis politiques, dont le casier judiciaire n’est pas net.

Des têtes de liste, voire des anciens maires, condamnés pour dilapidation de deniers publics, faux et d’usage de faux, falsification de documents officiels ou corruption sont apparues sur les premières affiches électorales. Des citoyens sont sidérés par ce retour incroyable et inattendu de la part d’anciens élus sanctionnés par la justice et rejetés par la population ainsi que d’anciens repris de justice qui semblent avoir trouvé le bon filon pour rebondir.

Même Mohamed Seddiki, le tonitruant président de la commission nationale de surveillance des élections locales, confirme l’effarant constat.

Il accuse, d’ailleurs, directement l’administration des wilayas d’avoir accordé le fameux quitus à ces dossiers. Seddiki révèle que «des candidats de partis sont même poursuivis par la justice», des affaires en cours d’instruction, dont certaines sont assez graves, comme détournement de biens publics, trafic d’influence et autres méfaits.

Il estime que la responsabilité revient à cette administration d’avoir accepté ces candidatures, en soulignant au passage que son instance, la CNISEL, n’a pas les prérogatives pour examiner les dossiers des candidats, mais juste des attributions de contrôle ou d’observation.

Il indiquera que la CNISEL va adresser un courrier spécifique au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales pour prendre les mesures nécessaires. Ce constat semble toucher pratiquement tous les partis politiques, du FLN au dernier parti agréé et engagé dans ces élections locales.

Pourtant, aux dires des responsables au niveau des directions de la règlementation et des affaires générales des wilayas, l’administration aurait refusé près de 6 000 dossiers. D’ailleurs, on a pu vérifier récemment qu’un candidat s’est vu notifié le refus de son dossier, en raison d’une affaire en justice pour coups et blessures. Pourtant, des échos nous parviennent de plusieurs agglomérations faisant état de la candidature de têtes connues pour être des «condamnés» notoires.

Dimanche dernier seulement, des citoyens d’Ouled Moussa, à Boumerdès, ont tenu un sit-in de protestation pour dénoncer l’acceptation par l’administration d’un candidat pourtant condamné depuis peu par la justice. Un exemple parmi tant d’autres similaires et signalés à Alger, Blida, Tlemcen, Oran, Khenchela et ailleurs. Verra-t-on dans peu de temps un repris de justice à la tête de nos assemblées populaires ?

H. R.