Des contrôles ont révélé que trente-huit laiteries trichent sur le dosage requis ou utilisent une poudre impropre à la consommation. Ces contrôles ont permis de relever 80.000 infractions durant les 6 premiers mois de l’année. Les plus significatives sont les transactions sans facture. Le chiffre d’affaires dissimulé s’élèverait à 20 milliards de DA (200 millions d’euros).
Trente-huit laiteries sur les cent vingt-neuf ayant fait l’objet de contrôles entre mars et mai derniers s’adonnent à des pratiques frauduleuses, a indiqué le directeur général du Contrôle économique au ministère du Commerce, M. Abdelhamid Boukahnoun, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui.
Les contrôleurs ont constaté que ces producteurs de lait en sachet trichent sur le dosage requis ou utilisent carrément une poudre impropre à la consommation, «une poudre non conforme ou trafiquée» selon les termes de M. Boukahnoun, qui souligné que ces infractions sont passibles de sanctions, sans donner plus de détails.
Les services de contrôle ont, par ailleurs, engagé des poursuites judiciaires contre cinq importateurs de poudre de lait, également pour fraude. Ces derniers ont recouru au coupage de la poudre à l’aide de graisses végétales, selon les constations des contrôleurs, ce qui est interdit. « Des PV de constat ont été établis à leur encontre et transmis à la justice.», a déclaré M. Boukahnoun, appelant les opérateurs du secteur de veiller à une bonne couverture du marché.
20 milliards de DA de transactions dissimulées
Les infractions commerciales qui ne cessent de croître à mesure du développement de l’activité ont atteint les 80.000, selon le bilan des seules interventions des services de contrôle. Des infractions diverses constatées à l’issue de 500.000 interventions effectuées par les agents de contrôle et de répression de la fraude durant les six premiers mois de 2013. Les plus significatives restent les transactions sans facture. Le bilan présenté par M. Boukahnoun fait, en effet, état d’un chiffre d’affaires dissimulé de l’ordre de 20 milliards de DA (200 millions d’euros environ). De même que la valeur des marchandises «non conformes ou dangereuses» saisies s’élève à 300 milliards de DA (3 millions d’euros environ). Et, la répression en est ainsi à la hauteur : « 5 000 locaux ont fait l’objet de fermeture administrative ».
6.000 tonnes de viandes congelées importées pour le mois de ramadhan
Pour le mois de ramadan, qui coïncide avec la saison estivale, une batterie de mesures ont été prises par le département de Mustapha Benbada. Des mesures pour durcir le contrôle sur l’ensemble de la chaîne commerciale et alimentaire et aussi, pour mieux approvisionner le marché, selon les DG de la Répression des fraudes et celui de la Régulation et de l’Organisation des activités commerciales. 6.000 tonnes de viandes bovines congelées seront importées par la SGP PRODA en prévision du mois de carême et distribuées à travers son réseau de points de vente agréés pour subvenir aux besoins du marché. Ceci pour stabiliser les prix des viandes sur lesquelles la demande augmente en ce mois où les Algériens ont des habitudes de consommation bien spécifiques.
Retards dans la livraison des infrastructures commerciales
M. Aït Abderrahmane a regretté que les infrastructures commerciales inscrites dans le programme d’urgence lancé par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales pour résorber les marchés informels, confié au groupe public BATIMETAL, ne soient pas réceptionnées avant le mois de ramadan comme prévu. « Sur les 327 marchés prévus, 128 seulement ont été réceptionnés et 42 autres sont en voie de l’être. Le reste des marchés ne peut, à cause des retards accusés dans le montage, être réceptionnés avant le mois de septembre », a-t-on précisé.
Il convient de signaler qu’en dehors de ce programme d’urgence, BATIMETAL a livré 18 marchés de proximité et compte en livrer 116 autres. Des infrastructures inscrites dans un autre programme de 534 marchés lancé par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales en 2011. En plus de ces deux programmes qui cumulent 861 infrastructures commerciales devant être mises en service par le département de Daho Ould Kablia à travers les collectivités locales, 514 autres marchés de détail, financés à hauteur de 50% par le ministère du Commerce (20 milliards de DA, Ndlr) peinent à être construits.
Quant aux nouveaux marchés de gros devant combler le déficit du réseau actuel, qui compte 40 marchés pour une superficie globale de 100 hectares, M. Aït Abderrahmane a annoncé la construction de huit infrastructures supplémentaires d’ici 2016.