Poursuite des journées du film méditerranéen d’Alger : Une tragédie espagnole

Poursuite des journées du film méditerranéen d’Alger : Une tragédie espagnole

Les Journées du film méditerranéen d’Alger se poursuivent à la salle Alpha de Riad El Feth, en raison de quatre projections par jour.

Organisée par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel, en partenariat avec la société de diffusion et de production, MD-Ciné et placée sous le signe de «Méditerranée, terre de cinéma», cette rencontre se propose de faire découvrir aux cinéphiles de longs métrages de fiction récents de bonne qualité, exprimant de diverses manières les talents, les styles et les tendances du cinéma du bassin méditerranéen.

Réalisé par Agusti Villaronga, Pain noir est le titre du film projeté mardi dernier à la salle Alpha de Riad El Feth, et dont l’histoire a été adaptée du roman d’Emili Teixidor.

Le réalisateur a transporté le spectateur au cœur des conflits moraux et des passions humaines les plus extrêmes, intensifiées par les dures années de guerre civile et de misère vécues par le peuple espagnol. A travers des péripéties qui se sont déroulées dans un village de Catalogne, le cinéaste décrit des faits montrés à travers les yeux d’un petit garçon qui s’est retrouvé déchiré entre le monde des siens, l’univers d’une enfance ordinaire d’une vie simple, symbole d’innocence, de liberté, de pudeur et le monde vicieux des adultes plein de mensonge, de trahison, de vices sous le couvert de nationalisme et d’idéaux, de mépris et d’injustice. Le film joue sur deux facettes : la brutalité d’une guerre civile durant les années trente et la perte de l’innocence de cet enfant nommé Andrieu. L’histoire se déroule dans un petit village de Catalogne en pleine guerre civile terrible, dans une grande maison où plusieurs membres cachent des secrets.

LG Algérie

Parmi les membres de cette famille le père du petit Andrieu est un communiste révolutionnaire. Il se trouver condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis. Peu à peu, l’enfant découvre une réalité bien plus complexe, chargée de secrets de famille inavouables tels que le secret de sa propre mère qui trompait son père pour avoir de la nourriture. La caméra devient ainsi le regard de l’enfant ; il guette, explore, écoute aussi des conversations comme des diffamations, surprend des scènes. Les images sont splendides, les acteurs, à travers leur interprétation, donnent une crédibilité au film.

Agusti Villaronga a traité d’un sujet éminemment sensible, plongé dans une époque où tout le monde était entraîné dans une tragédie sans nom.

Le réalisateur a décroché plusieurs titres dont neuf Goyas (Césars espagnols) à l’édition 2011 avec le meilleur film et le meilleur réalisateur. Il a remporté le silver Shell de la meilleure actrice, Nora Navas, la mère de l’enfant.

Kafia Aït Allouache