Les cours du baril du pétrole continuaient de dégringoler mardi, en cours des échanges européens et dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril frôle désormais les 45 dollars.
Vers 10h50 Gmt (11h50 à Alger), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février atteignait 46,26 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, enregistrant ainsi un recul de 1,99% par rapport à la clôture de lundi. Quant au baril de «light sweet crude» (WTI) dans les échanges électroniques sur New York Mercantile Exchange (Nymex), pour la même échéance valait 46 ,07 dollars, soit en baisse de 2,29%. Le baril de « light sweet crude » (WTI) avait perdu à l’ouverture 71 cents. Il s’échangeait à 45,36 dollars en Asie.
En dépit de cette situation alarmante et cette dégringolade jamais vue depuis 2009, l’organisation des pays producteurs du pétrole (Opep), notamment, l’Arabie Saoudite et le Koweït se montrent inflexibles sur leur décision de garder le plafond de production inchangé à 30 millions (mbj), prise lors de la dernière réunion du cartel en novembre. Plus encore, l’Opep a décidé de reporter sa prochaine réunion à une date ultérieure, ce qui va aggraver davantage la situation économique de certains pays producteurs.
Le marché pétrolier est plombé par une offre surabondante ainsi que par l’exploitation du gaz de schiste comme alternative énergétique par les Etats-Unis. Contrairement à la décision de l’Arabie-Saoudite et le Koweit de maintenir leur quota de production, le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, Suhaïl Mazroui, s’est exprimé sur l’inquiétude de son pays quant au déséquilibre de l’offre face à la demande. Il a indiqué, lors d’un forum sur l’industrie pétrolière à Abou Dhabi que « l’Opep ne peut plus protéger le prix du baril de pétrole de cette dégringolade », ajoutant que pour faire face à cette situation « il faut maîtriser la production du gaz de schiste ».
Plusieurs pays producteurs du pétrole dont dépendent leurs revenus, comme l’Algérie, le Venezuela et l’Iran, tentent de trouver des solutions à cette situation afin de corriger les déséquilibres. Le président du Venezuela M. Nicolas Maduro effectue depuis trois jours des visites d’Etat. Hier, il était à Téhéran où il a appelé, lui et son homologue iranien, Hassan Rohani, à une coopération au sein de l’Opep pour soutenir les prix du pétrole, neutraliser les plans de certaines puissances contre l’Opep et stabiliser les prix à des niveaux acceptables en 2015.
Après l’Iran et l’Arabie-Saoudite, M. Nicolas Maduro est arrivé lundi soir à Alger, dans le cadre d’une visite d’Etat de deux jours en Algérie. Une visite qui s’inscrit dans le cadre de la concertation au sujet de l’actuelle crise des prix du pétrole, et sur les voies et moyens de parvenir à leur redressement, dans le cadre d’un effort élargi aux producteurs non OPEP.
Samira Bourbia