Interrogé sur les raisons de la flambée des prix des produits de large consommation, notamment les fruits et légumes, durant le ramadan, le ministre de l’Agriculture a avoué son impuissance à expliquer ce phénomène. De quoi désespérer le consommateur qui ne doit donc pas s’attendre à un changement de cette situation insupportable
Interrogé ce matin sur les raisons qui sont derrière la hausse des prix des produits de large consommation, notamment les fruits et les légumes, le ministre de l’Agriculture a tout simplement répondu : «Ah, ça je ne le sais pas. Vous allez nous aider à comprendre !» Si le ministre n’a pas d’explication à cette hausse récurrente des prix, il a affirmé qu’«il y avait beaucoup de produits de qualité sur le marché». «Les prix de tout produit de large consommation n’a pas bougé.
Le prix du pain n’a pas bougé, celui du lait non plus», a-t-il précisé. Les prix de ces produits, faut-il le préciser, sont subventionnés par l’Etat.
«L’état d’esprit au mois de ramadan était serein, estime Benaïssa. Il y avait un choix non seulement dans les viandes mais aussi les fruits, plus de onze fruits étaient disponibles sur les marchés à différents prix», a encore avancé le représentant du gouvernement.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, indiqué qu’«il y a encore beaucoup d’actions à mener pour améliorer l’organisation de la commercialisation» des produits de large consommation. «C’est un problème de fond qui est en train d’être pris en charge par plusieurs secteurs», a-t-il précisé. Il a relevé qu’aujourd’hui, il y a des processus de stockage pour certains produits que «nous encourageons».
Sur un autre plan, Benaïssa a indiqué que la valeur de la production nationale représente 70% des produits disponibles sur le marché. 30% des produits sont importés. «Le produit alimentaire représente entre 15 et 18% de la valeur du produit importé. C’est une norme usuelle dans beaucoup de pays. Sur les 30% des produits importés, il y a quatre produits qui constituent l’essentiel, à savoir : le sucre, l’huile, les céréales et le lait», a-t-il précisé. Le ministre a, à ce propos, souligné qu’il y a des programmes pour essayer d’améliorer la production nationale. «L’industrie de la transformation doit s’impliquer, elle doit être le moteur de la modernisation de l’agriculture.
Il faut que ce lien soit là. On commence à voir quelques prémices. Nous voyons quelques laiteries qui commencent à s’impliquer pour apporter des vaches. Nous avons quelques producteurs de tomates et de pommes de terre.
Donc, c’est ce mouvement qui est en train de se mettre en place aujourd’hui, qu’il faut consolider, protéger et accompagner avec force. C’est ainsi qu’on améliorera et qu’on modernisera notre agriculture. Ce processus donnera des résultats, on aura de meilleurs chiffres dans quelques années», a-t-il expliqué. Concernant la filière lait, le ministre a indiqué que les opérateurs privés ont importé, à la fin du mois de juin, près de 1 500 vaches. A la fin de cette année, on en sera à 30 000. «L’année passée, nous en avons importé 25 000 sur toute l’année».
«Ce mouvement va construire une base de production du lait cru qui viendra progressivement se substituer à la poudre de lait importée. La collecte de lait a augmenté en moyenne de 30%. Ça s’améliorera», a conclu le ministre
Désertification : une rencontre internationale à Alger
Une rencontre internationale sur la désertification réunira, à la fin de cette semaine à Alger, les principaux responsables administratifs et techniques des programmes de lutte contre la désertification au niveau des pays africains mais aussi les responsables des organisations mondiales spécialisées, a annoncé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural. «La désertification est une menace constante pour de nombreux pays africains. Les engagements mondiaux sont encore très faibles. Lors de cette rencontre, on fera le point sur ce qui a été fait mais aussi on se préparera pour que, cette dimension dans le cadre de la mobilisation mondiale liée aux changements climatiques, soit une des préoccupations phares», a expliqué le ministre.
B. M.