Le citoyen qui achète les produits de base importés tels que le sucre continue à payer le prix fort, alors que la valeur du produit est en forte baisse sur le marché international. Pour les surfacturations des produits dénoncées sur le marché algérien, bien que non confirmées, elles sont entourées, selon M. Ferroukhi, «d’un doute très avéré, car les mêmes produits sont importés à des prix différents». Par ailleurs, l’invité de la Chaîne 3 confirme qu’en matière d’importation, aucune mesure d’interdiction n’a été prise par l’Etat. Il est question, par contre, selon lui, de la prise de mesures de sauvegarde dans l’objectif de ne pas «étouffer» les entreprises naissantes. «Une industrie algérienne naissante peut être gênée par un volume d’importation exagéré», explique-t-il, et il est donc du devoir du ministère de prendre quelques mesures de sauvegarde.
Face à la conjoncture actuelle marquée par la chute du prix du pétrole, l’Etat algérien axe ses efforts sur le redressement de l’économie nationale en encourageant la production locale dans d’autres secteurs. Mais les moyens sont-ils tous réunis pour justement accompagner les investisseurs algériens? A cette question, l’invité de la radio nationale répond que le ministère du Commerce est en train d’œuvrer pour mettre en place un environnement favorable aux producteurs. «L’exportation, ce n’est pas le fait d’avoir un produit et de le vendre. C’est tout un environnement qui doit accompagner l’opérateur», dit-il à ce propos, expliquant plus loin la nécessité d’offrir une logistique et les moyens de transport de marchandises. «Nous devons disposer d’un pavillon maritime, de transport aérien et de chaînes logistiques pour pouvoir acheminer les produits exportables de la manière la plus efficiente et la plus efficace possible (…) avec des coûts très réduits car l’exportation doit être compétitive dans le produit et dans les services qui accompagnent ce produit».
Exportations hors hydrocarbures marginales
Il regrette d’autre part que les producteurs et l’industrie algérienne ne recherchent pas les marchés extérieurs. Car, explique-t-il, ils sont déjà très satisfaits par les affaires qui sont menées sur le marché au niveau national. Seulement, «si on atteint un certain degré de saturation de ce marché national, il est évident que nos opérateurs vont chercher des marchés à l’extérieur», observe M. Ferroukhi. A ce moment-là, «notre tâche en tant qu’administrateurs est d’améliorer son environnement», soutient-il.
«Les exportations hors hydrocarbures sont marginales», reconnaît le DG du commerce extérieur. «Nous essayons depuis des années d’améliorer cette situation. Des dispositions ainsi que des mesures de soutien sont proposés aux opérateurs algériens pour améliorer nos exportations ; qui ne sont pas loin du chiffre de 3 milliards de dollars. Un montant fixé comme objectif, déjà en 2007, alors que l’Algérie a exporté pour 2,8 milliards de dollars en 2014, même si ce taux reste très faible, chaque année nous marquons une petite évolution», fait remarquer Ferroukhi.
Le produit algérien ne serait-il donc pas en mesure de répondre aux exigences du marché mondial ? L’orateur estime, au contraire, que «le marché national est très porteur. Quand on peut écouler son produit sur le marché national, généralement les opérateurs ne font pas d’efforts pour aller chercher des marchés extérieurs. De toute façon, on va atteindre le degré de saturation et on sera obligé d’aller chercher ailleurs», prédit Ferroukhi.
60% des produits exportés sont dérivés des hydrocarbures
Sur le montant global des exportations hors hydrocarbures, il est à préciser que 60% sont dérivés des hydrocarbures. «60% du montant sont des dérivés des hydrocarbures, mais ce sont tout de même des produits finis», précise l’invité de la radio. «En matière d’échanges, on traite la marchandise selon trois catégories : la matière première, les demi-produits et les produits finis. Il est très difficile d’accéder à un marché avec des produits finis, car la matière première est la chose la plus facile à vendre. Ces 60% sont tout de même des produits finis, ce sont des usines et des travailleurs algériens qui les ont produits», explique-t-il à ce propos.