Dans des pays préparés à toutes les conditions climatiques, les exceptions météorologiques provoquent rarement la psychose et la galère des citoyens.
Entre pénurie de gaz, coupures d’électricité, indisponibilité de chauffages, libre spéculation sur les produits alimentaires de base, fermeture de la circulation routière, perturbations des transports ferroviaire et aérien, absentéisme justifié par des «certificats» météorologiques, il y a plus d’une panne et plus d’une défaillances à remet-tre en question puisque les occasions ne cessent de se présenter à chaque fois que le ciel affiche de nouvelles couleurs.
Ailleurs, dans des pays préparés à toutes les conditions climatiques, les exceptions météorologiques provoquent rarement la psychose et la galère des citoyens. Ainsi, dans plusieurs pays européens les responsables des directions des routes, à titre d’exemple, soulignent que durant ces jours de chutes de neige «les automobilistes ne s’équipent pas en pneus adaptés». Telle a été la réponse de quelques observateurs au sujet des inquiétudes relatives aux fortes chutes de neige enregistrées en France. Contrairement à ces modestes défaillances, en Algérie les exceptions climatiques font montre d’absence d’équipements à grande échelle ; et les routes et les automobilistes ne sont pas équipés. Les foyers, les écoles, les universités, font face et vivent plusieurs calvaires, chacun à sa manière. Mais il convient, plus que jamais, de revenir à l’origine des calvaires et des répercussions ravageuses qu’ont eu les intempéries sur les populations ainsi que sur plusieurs infrastructures. Pis, il y a lieu de dénoncer l’irresponsabilité et la négligence en termes de prise en charge de la prévision ainsi que la réponse adéquate en fonction des situations climatiques exceptionnelles. Pourquoi la neige ainsi que les pluies font galérer autant en Algérie ? Dans plusieurs régions, un jour d’intempérie tend souvent à ressembler à un jour férié. Les coupures d’électricité ont laissé dans le froid des centaines de foyers et des citoyens ainsi que des étudiants d’une cité universitaire à Boumerdès sont sortis carrément dans la rue pour contester les coupures d’électricité durant le froid glacial. Le groupe Sonelgaz, lui, a eu le reflexe d’appeler les clients à une consommation d’électricité «modérée» «Éteignez les lumières et les appareils électroménagers quand vous n’en avez pas besoin et évitez d’utiliser le lave-linge, fer à repasser et les appareils énergivores durant les périodes de pointe (18 h–22 h)» préconise Sonelgaz dans son communiqué, comme si le gaspillage était à l’origine des coupures.
Ainsi, il est temps de s’interroger si ce groupe ne devrait pas augmenter ses capacités et les conjuguer en fonction de la demande et des circonstances temporaires. Idem, pour la pénurie de gaz butane, laquelle a été justifiée, selon le premier responsable des Energies, par la fermeture des routes. Mais à qui la faute ? aux responsables des travaux publics, ceux des transports ou à la neige ? On apprend aussi que durant ces jours exactement des agents d’entretien effectuent les réparations des chauffages au niveau des établissements scolaires. Les embouteillages font un tabac en ces jours d’intempéries tandis que la neige à coupé des routes au niveau de 13 wilayas dans la journée d’hier. Isolés depuis plusieurs jours, les villageois sont mis à rude épreuve du froid et manque de produits alimentaires. Ce n’est pas pour tracer un tableau noir, mais les intempéries chez nous font subir des calvaires qui ne devraient pas exister. Entretenir les routes, bien équiper les établissements scolaires et les foyers, contrôler le marché et garder l’œil sur les spéculateurs relèvent, entre autres, d’une bonne gestion où chacun fait son travail et prend ses précautions avant qu’il ne soit trop tard.
Par Yasmine Ayadi