Pourquoi l’Algérie s’intéresse-t-elle à la situation en Tunisie? Le gaz serait-il la réponse?

Pourquoi l’Algérie s’intéresse-t-elle à la situation en Tunisie? Le gaz serait-il la réponse?

L’intérêt que porte l’Algérie à la situation en Tunisie est clair comme l’eau de roche. Dès son retour de la France, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a rencontré le chef du parti Ennahdha au pouvoir Rached Ghanouchi le 10 septembre 2013 suivi d’une aure rencontre le 15 novembre 2013.

Quant à lui le chef du parti à l’opposition Nidaa Tounes, Beji Caid Essebsi a rencontré le président algérien le 11 septembre et le18 novembre 2013. La nomination possible de M. Filali comme premier ministre est un autre indice car il a travaillé en Algérie en tant que directeur de l’Organisation internationale du travail.

Les explications récurrentes et répétées dans les médias peuvent être résumés et catégorisées : (1) les dirigeants algériens ont peur que leur pays soit contaminé par ce qui est arrivé en Tunisie et les islamistes arrivent au pouvoir et (2) la situation sécuritaire en Tunisie inquiète l’Algérie et les dirigeants algériens veulent aider les tunisiens à dépasser leurs différents rapidement pour ne pas sombrer dans le chao.

Pourquoi l’Algérie s’intéresse-t-elle à la situation en Tunisie? Le gaz serait-il la réponse?

Dans cet article, nous allons essayer d’éclairer la situation pour essayer de répondre à la question :

pourquoi l’Algérie ne veut pas que la situation en Tunisie se dégrade et sombre dans le chao ?

La réponse intuitive est que nous sommes voisins et l’Algérie peut être affectée par la situation en Tunisie, alors cet intérêt est tout à fait normal. La réplique est : lorsque la situation sécuritaire était au plus bas en Algérie suite à l’arrêt des élections de 1992, la Tunisie jouissait d’une sécurité absolue à part les quelques attentats dans trois hôtels du Sahel fait par des jeunes et jusqu’à aujourd’hui on ne sait pas, avec certitude, qui est derrière cela.

Donc, il doit y avoir d’autres raisons qui expliquent mieux l’intérêt des dirigeants algériens à la situation en Tunisie. Même en discutant avec des collègues algériens de la situation de nos pays respectifs nous n’arrivons pas à une explication convaincante et qui tient la route. Quelques jours avant, El-Watan (quotidien algérien) a publié dans son édition du 6 décembre 2013 un article mentionnant que : « Alger a donc tenté de rassurer les deux parties (Ghanouchi et Essebsi) pour éviter un clash, et a même demandé à Ennahdha de faire quelques concessions pour favoriser le dialogue ». D’autres sources stipulent que le clash en question est un coup d’état en Tunisie. Intrigué par l’information, j’ai voulu avoir plus de détails et en questionnant quelques bases de données en associant « coup d’état » et « Tunisie », je tombe sur un article ancien de quelques lignes paru dans l’édition du 13 oct 1999 intitulée : L’Italie et le « coup d’Etat » en Tunisie. Cet article rapporte ce qui suit :

« Selon l’amiral Fulvio Martini, ancien chef des services secrets italiens (Sismi), le gouvernement de Bettino Craxi aurait organisé la destitution du président tunisien Habib Bourguiba et son remplacement par l’actuel président Ben Ali au cours d’un « coup d’Etat constitutionnel », le 7 novembre 1987. Dans un entretien au quotidien La Repubblica, Fulvio Martini explique que la déposition de Habib Bourguiba s’est effectuée en accord avec les autorités algériennes, sans aucune implication des Américains et contre la volonté de la France ».

Dérouté par cette trouvaille, j’ai approfondi la recherche en essayant de connaitre plus l’amiral Fulvio Martini. J’ai trouvé sa photo et j’ai trouvé qu’il a écrit un livre en Italien : Nome in codice, Ulisse: Trent’anni di storia italiana nelle memorie di un protagonista dei servizi segreti ISBN: 9788817865050 . Comme je ne lis pas l’italien, ce livre ne peut pas être d’une grande aide pour moi. Heureusement, j’ai trouvé un autre livre en anglais qui appartient au même auteur peut être c’est juste la traduction de l’autre: The Italian Military Intelligence Service. Je ne suis pas plus avancé car ces deux livres sont introuvables en format papier ou en format électronique « ebook ». Espérant que ces livres dorment « secrètement » sur l’étagère d’une bibliothèque quelque part, je les ai commandés à travers le système de prêt entre bibliothèques. Je ne les ai pas encore reçus.