L’Université d’État de Tambov, l’un des plus grands centres scientifiques russes, attire chaque année un nombre croissant d’étudiants algériens en quête d’excellence académique. Parmi eux, Wassim Merchela, spécialiste des équations différentielles et diplômé de l’Université d’État de Tambov nommée d’après Gavriil Derjavine, incarne parfaitement cette réussite.
Maître de conférences en Algérie et acteur actif du renforcement des liens académiques algéro-russes, il revient dans cette interview exclusive sur son parcours, son expérience en Russie, la qualité de la formation à Tambov et les perspectives qu’offre aujourd’hui l’enseignement supérieur russe aux étudiants algériens.
Vous faites partie des plus de 2 000 étudiants algériens ayant choisi la Russie pour leurs études supérieures. Qu’est-ce qui vous a personnellement motivé à rejoindre cette dynamique croissante ?
Après mon Master obtenu en 2015 à l’Université de Guelma, je voulais absolument poursuivre en doctorat, mais dans un environnement scientifique solide. Très vite, la Russie s’est imposée pour des raisons objectives : son école de mathématiques est mondialement reconnue, mes parents et mes enseignants me le répétaient depuis l’enfance.
Le pays offre un système d’admission clair, la reconnaissance des diplômes algériens, et surtout la possibilité de rejoindre une université gratuitement grâce au quota du gouvernement russe.
C’est dans ce contexte que j’ai choisi l’Université d’État de Tambov nommée d’après Gavriil Derjavine, un établissement historique fondé en 1918 et devenu l’un des plus grands centres scientifiques de sa région. Ce choix m’a ouvert la voie vers une formation extrêmement pointue en mathématiques.

Avec toutes les destinations possibles, pourquoi avoir choisi la Russie, et particulièrement l’Université d’État de Tambov, pour un domaine aussi exigeant que les mathématiques ?
J’ai passé ma première année préparatoire de langue à Tambov dans une autre institution, mais seule l’Université d’État de Tambov Derjavine proposait la spécialité exacte que je recherchais, à savoir la spécialité 01.01.02 « Équations différentielles, systèmes dynamiques et contrôle optimal ».
C’est aussi là que j’ai rencontré le professeur Evgeny S. Zhukovskiy, l’un des spécialistes les plus respectés dans la communauté scientifique internationale. Ses cours et ses travaux dirigés étaient d’un niveau exceptionnel. Il a été un mentor scientifique et humain déterminant.
L’université elle-même dispose de plus de 200 programmes, de laboratoires équipés, et participe au programme national « Priority 2030 », centré sur les technologies avancées, l’IA, les biotechnologies et les systèmes automatisés. Pour un étudiant en mathématiques fondamentales, c’était l’environnement idéal, car cela inclut les domaines suivants :
- télédétection de la Terre
- technologies sans pilote
- biotechnologies et intelligence artificielle
- systèmes d’automatisation industrielle
- chimie de la construction
- science des matériaux
- ingénierie des instruments scientifiques
La Russie figure aujourd’hui parmi les grands pôles mondiaux de l’enseignement supérieur. Comment décririez-vous la qualité de l’enseignement, des infrastructures et de l’encadrement académique que vous y avez trouvés ?
Le doctorat russe est très orienté vers la publication scientifique, ce qui développe une vraie discipline de recherche. L’Université d’État de Tambov possède ses propres revues scientifiques, reconnues et indexées, ce qui facilite la publication tout en élevant le niveau d’exigence.
Les infrastructures sont d’excellente qualité : bibliothèques fournies, laboratoires modernes, équipements pour l’IA, la télédétection ou les technologies sans pilote. Avec plus de 2 500 étudiants internationaux de 64 pays, l’université offre aussi un environnement multiculturel très stimulant. Le suivi académique est rigoureux. Mon directeur, le professeur Zhukovskiy, a littéralement façonné mon parcours de chercheur.
Leurs cours et leurs travaux pratiques étaient inoubliables. Je suis particulièrement reconnaissant à mon directeur de recherche, le Professeur Evgeny Zhukovsky. C’est un mathématicien reconnu dans la communauté scientifique mondiale qui m’a transmis son savoir et m’a façonné en tant que chercheur.

Beaucoup d’étudiants algériens s’interrogent sur l’adaptation culturelle et linguistique. Quels défis avez-vous rencontrés et quelles stratégies vous ont aidé à les surmonter ?
Le défi principal reste la langue. J’ai choisi la méthode la plus directe, à savoir parler russe partout, tout le temps, à l’université, au supermarché, au restaurant. Cette immersion m’a permis d’apprendre rapidement.
Sur le plan culturel, la vie à Tambov a été une expérience marquante. J’ai découvert des traditions comme Maslenitsa, la fête d’adieu à l’hiver et une cuisine généreuse : blini, pirozhki, shchi, etc. Le peuple russe est chaleureux et ouvert. Avec le temps, j’ai fini par adopter un peu de leur culture et même de leur caractère. Ces éléments ont rendu mon intégration fluide.
Votre carrière de chercheur-enseignant en Algérie porte clairement l’empreinte de votre passage en Russie. En quoi cette formation a-t-elle façonné votre parcours professionnel et quels liens scientifiques maintenez-vous avec l’Université d’État de Tambov ?
L’influence est massive. Aujourd’hui, je suis Maître de conférences à Constantine et à l’Université Toshi Mustapha Stambouli, et j’enseigne également le russe au Centre Intensif des Langues. Je suis devenu responsable de la coopération avec les universités russes, ce qui montre à quel point mon parcours en Russie structure mon travail.
Scientifiquement, je poursuis le même axe de recherche qu’à Tambov, autour de l’extension du théorème du mathématicien Arutyunov. Je publie régulièrement dans les revues de l’Université d’État de Tambov et travaille toujours avec le professeur Zhukovskiy. Chaque année, nous invitons des enseignants russes à participer à nos événements scientifiques en Algérie. Nos projets communs continuent de se multiplier, et je suis convaincu que nous irons encore plus loin.
Avec le renouvellement en 2025 de l’accord de reconnaissance mutuelle des diplômes et la progression constante du nombre d’étudiants algériens en Russie, recommanderiez-vous cette destination ? Quels avantages concrets un étudiant algérien peut-il en tirer selon vous ?
Je recommande la Russie sans hésitation, à condition d’être sérieux et motivé. L’accord de reconnaissance mutuelle signé en 2025 simplifie énormément la transition vers le marché du travail algérien.
La Russie figure parmi les trois premières destinations pour les Ă©tudiants algĂ©riens, et ce n’est pas un hasard, car les programmes sont modernes, les Ă©quipements de pointe, les campus sĂ»rs, et les universitĂ©s, notamment Tambov, proposent des formations recherchĂ©es dans l’IA, les technologies, l’ingĂ©nierie, la mĂ©decine ou l’énergie. Les portes s’ouvrent rĂ©ellement aussi bien sur les plans acadĂ©miques, scientifiques, administratives que professionnelles. D’ailleurs, les Ă©tudiants algĂ©riens choisissent le plus souvent les universitĂ©s russes suivantes :
- Université d’État de Tambov nommée d’après Gavriil Derjavine
- Université de recherche Lobachevsky de Nijni Novgorod
- Université RUDN Patrice Lumumba à Moscou
- Université médicale d’État d’Astrakhan
- Université d’État chimique et pharmaceutique de Saint-Pétersbourg
Il existe plus de 1 000 universités en Russie, ce qui permet à chacun de trouver l’établissement correspondant à ses critères. Le site studyinrussia.education propose une présentation détaillée des universités et de leurs opportunités.

Un dernier mot ?
Je suis honoré de représenter l’Université d’État de Tambov en Algérie. Cette institution m’a offert bien plus qu’un diplôme : elle m’a donné une vision, un réseau et une trajectoire scientifique. J’espère que notre coopération continuera de s’intensifier.
Pour explorer les universités russes, les programmes, les conditions d’admission et les opportunités pour les étudiants algériens, il suffit de consulter le portail studyinrussia.education. C’est la meilleure porte d’entrée pour préparer un projet d’études solide. Merci.

