Au terme de la visite quasi présidentielle du Premier ministre Abdelmalek Sellal en France, l’hebdomadaire, «Le Nouvel Observateur», a scanné les relations franco-algériennes à la lumière du contexte actuel. Dans un long article intitulé « Pourquoi la France a besoin de l’Algérie», «l’Obs», souligne que la France a plus besoin de l’Algérie contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Le journal appuie que l’Algérie est un «important marché» duquel elle a été détrônée au profit de la Chine comme premier fournisseur. Et Paris «aimerait retrouver sa place en Algérie qui a un «potentiel économique énorme».
En chiffres, le magazine écrit qu’entre 2010 et 2013, 230 milliards de dollars ont été dépensés pour construire des logements, des routes, des voies ferrées, des hôpitaux…
Et de sérier les entreprises françaises qui opèrent en Algérie notamment Bouygues, Accor, Lafarge, Renault, Sanofi, Alstom et qui souhaitent y prendre une part de ce «gâteau». Aussi la France pousse-t-elle l’Algérie à développer le gaz de schiste en lui marchandant son savoir-faire dans le travail de prospection, «faisant ainsi baisser par la même occasion le prix du pétrole et du gaz, plus rentable pour la France», souligne, Naoufel Brahimi El Mili professeur à Sciences-po Paris.
Un «important» marché
Parallèlement aux profits économiques, le Nouvel Obs souligne également que la France à grandement besoin de l’Algérie pour, lit-on, «s’en servir comme relais logistique militaire» dans la région du Sahel.
«C’est la menace djihadiste dans le Sahel qui est à l’origine d’un changement de donne dans les relations franco-algériennes : la vigueur de la coopération militaire est, depuis plus d’un an, inédite», écrit encore le magazine.
Cet appui logistique constitue d’après le journal le «ciment» de ce «réchauffement diplomatique» et de l’intensification de la coopération militaire entre les deux pays.
Et au Nouvel Obs de glisser que l’Algérie est une «puissance militaire largement reconnue et louée, forte d’une armée de 300 000 soldats, qui connaît le terrorisme pour l’avoir douloureusement vécu sur son sol dans les années 1990».
Un soutien majeur au Sahel
C’est pourquoi, l’Algérie est devenue, écrit-il, «un maillon incontournable» dans le processus d’éradication des groupes djihadistes de la région, qui est l’objectif militaire de l’opération française «Barkhane».
Là aussi, le magazine précise que «c’est plutôt la France qui a besoin, de plus en plus, de l’Algérie et non le contraire».
Par ailleurs et toujours dans la région du Sahel, le Nouvel Obs qui s’appuie sur les avis des experts algériens et français, soutient que la France «attend beaucoup de l’Algérie» dans le dialogue entre les Touaregs du Nord-Mali et le pouvoir de Bamako.
Mais si la France gagne sur tous les tableaux de cette lune de miel, que gagne l’Algérie en retour ? «Pas grand-chose» estime le magazine.
Naoufel Brahimi El Mili, pense que l’Algérie n’aura besoin de la France que lorsqu’elle commencera à devenir «moins riche».
Pour autant, ajoute-il, l’Algérie est également «en demande en raison de l’urgence de diversifier son économie, encore beaucoup trop dépendante des ses matières premières».