Il ne faut pas confondre stock avec la valeur qui évolue en fonction de la cotation sur le marché international qui a augmenté mais avec un stock identique. L’opinion algérienne avec ces différents scandales financiers étalés par la presse internationale, a besoin d’être éclairé.
Je demande au gouverneur de la Banque d’Algérie de nous éclairer sur cette situation paradoxale à moins que l’exploitation de la mine d’or au Sud du pays n’ait rien produit contredisant donc les déclarations des différents ministres de l’énergie qui se sont succédé de 2009 à 2013 qui avaient annoncé officiellement une production importante.
1.- Le mercredi 3 août 2011 dans une contribution reprise par la presse internationale et algérienne j’avais mis en relief le montant des réserves d’or en Algérie. J’avais repris le rapport de 2009 du FMI et de l’organisation mondiale de l’or repris d’ailleurs à l’époque par une dépêche officielle de l’APS. Ainsi, l’Algérie disposait, courant 2009 de 173,6 tonnes d’or, et les rapports internationaux reprenant les données officielles algériennes donnaient le même stock en 2011. A cette époque l’Algérie arrivait à la 22ème place mondiale, le premier pays en Afrique devant la Libye, à la 3ème place dans le monde arabe derrière l’Arabie Saoudite (16ème place mondiale avec 322,9 tonnes) et le Liban (18 ème avec 281,6 tonnes) Les stocks d’or auraient dû augmenter suite à une recrudescence des opérations d’exploration engagées dans le sud du pays.
Le problème qui se pose est de savoir où est la production additionnelle de la mine d’or d’Amesmessa. En effet, entre 2009/2013, il est utile de préciser qu’existe un gisement située dans l’extrême sud du pays, à Tirek-Amesmessa (à 400 km au sud-ouest de la wilaya de Tamanrasset), dans le Hoggar et que la production selon les statistiques officielles avait atteint une production appréciable bien que nous ayons assisté au retrait du partenaire australien GMA Ressources en octobre 2011, la compagnie publique d’hydrocarbures Sonatrach ayant assuré la poursuite de la production, dans l’attente d’un nouveau partenaire. Pourquoi donne-t-on le même stock qu’en 2009 après près de 5 années de production et sous l’hypothèse de non achat de l’or durant cette période ? Pourquoi donc l’agence officielle algérienne émet une dépêche mi-mars 2013 qui constitue du réchauffé, une répétition de sa dépêche de 2009 ?
2.- Toujours est-il qu’il faille éviter l’euphorie et préciser que la monnaie est avant tout un rapport social traduisant le rapport confiance Etat/citoyens. Un signe permettant les échanges ne créant pas de richesses. Autrefois les tribus d’Australie utilisaient les barres de sel du fait de sa rareté comme moyen d’échange. Au contraire la thésaurisation et la spéculation dans les valeurs refuges comme l’or, certaines devises ou certaines matières premières est nocif à toute économie. Avoir des réserves de change en devises ou en or est une condition nécessaire, sécuriser l’investissement et surtout éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d’environ 70% entre la valeur actuelle du dinar, et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures, sinon le dinar flotterait à plus de 300-400 dinars un euro. C’est loin d’être une condition suffisante d’un développement durable et surtout provenant d’une rente, éphémère les hydrocarbures. Le problème central pour l’Algérie est de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle passant par un développement hors hydrocarbures se fondant sur l’entreprise et le savoir, le tout conditionné par une nouvelle gouvernance.
Abderrahmane Mebtoul, professeur d’université et analyste