Pourquoi avoir mis le 1er novembre au service du 5 juillet ?

Pourquoi avoir mis le 1er novembre au service du 5 juillet ?

Depuis que le Français a mis le pied dans notre pays en 1830, tous les historiens savent que l’Algérien n’a pas cessé une seule année de lutter pour le bouter dehors.

L’officialisation du 5 juillet comme date de l’indépendance suscite débats et controverses.
Un livre écrit durant les années soixante-dix, oublié, jamais réédité, énumère une à une, année après année, de 1962 à 1954, toutes les insurrections, émeutes, révoltes, jacqueries du peuple algérien contre l’occupant. Et puis qui connait la date exacte de la révolte d’Abdelkader, Bouziane, Boumaza, Bouamama, Mokrani, Fatma N’ Soumeur et des milliers d’autres patriotes. Alors pourquoi le pouvoir en place depuis 1962 en fait une date plus importante que toutes les autres et principalement celle de l’indépendance (Notre pays est un cas unique). La logique et l’objectivité fait de la conquête de l’indépendance une accumulation de tous ce faits d’armes.

Les raisons ne sont pas calculées. Elles sont du domaine de la psychologie. Elles sont à chercher dans une infinité de petits symboles et comportements, en voilà quelques-uns :

Le culte de la force, des armes et de la guerre (cette date est fêtée de manière extraordinaire par l’armée).

La prééminence du plébéien sur l’intellectuel (les hommes de novembre ne sont pour la plupart que des plébéiens).

La légitimité d’une minorité éclairée (les hommes de novembre) sur la majorité courbée (le peuple algérien).

Le culte du régionalisme (le pouvoir utilise les régions d’où sont issus les hommes de novembre pour marginaliser les autres régions et justifier leur non-participation au pouvoir).

La réduction des mérites de la liberté, de l’indépendance (dont la définition est claire : l’absence de soumission à l’autorité d’autrui) et la primauté de l’autonomie et du pouvoir : le but n’est pas la liberté, la souveraineté mais le pouvoir.

Ali Delhoum