C’est le principe de la fermeture éclair, si on l’ouvre, personne ne sait ce qu’il va en sortir.
Une longue fermeture éclair bloquée et serrée en haut, où les petits maillons métalliques sont collés les uns aux autres, emboités et dépendants, où chaque élément ne peut bouger que si celui qui est au dessus de lui bouge, entraînant tous ceux qui sont au dessous
Cette image pourrait désigner l’Algérie, braguette très masculine d’un pantalon conçu aux normes de la moralité et de la normalité, qui couvre les chevilles, masque les réalités et ne s’ouvre qu’avec les doigts et toujours par le haut.
«Nous n’avons pas besoin de changement»
Passer au boutons pressions, plus démocratiques, ou encore à la jupe, au short ou au jogging? Personne n’y songe sérieusement, d’ailleurs pourquoi changer? Dans une petite phrase de campagne passée inaperçue, le premier ministre Ouyahia, défendant son bilan, a été très clair, aussi clair qu’une fermeture éclair:
«nous n’avons besoin ni de changement ni d’être à l’OMC (Organisation mondiale du commerce», a-t-il déclaré à Constantine, une ville qui n’a pas changé, devant un public qui n’a pas changé.
Si on a un peu de mal à comprendre pourquoi n’avoir pas besoin d’être à l’OMC tout en multipliant les démarches et négociations pour y adhérer, on peut aisément comprendre que Ahmed Ouyahia n’a pas besoin de changement.
Ministre inamovible, levez-vous!
Il est Premier ministre depuis 243 ans et son salaire est à chaque fois rehaussé pour être indexé au coût de la vie. Effectivement, il n’a aucun besoin de changement, il a une maison et un emploi stable, d’où son apologie permanente de la stabilité.
Il a une voiture, tout en interdisant aux Algériens d’en acheter une à crédit, il mange de la viande, n’a pas d’enfants immolés ou chômeurs et pas de problème d’accès à la santé. Pourtant il a changé de discours plusieurs fois, sur la réconciliation, l’économie ou la limitation des mandat présidentiels par exemple, Pourquoi refuse-t-il alors le changement? C’est le principe de la fermeture éclair ; si on l’ouvre, personne ne sait ce qu’il va en sortir.
Chawki Amari