Le chiffre d’affaires réalisé par le secteur des assurances durant le 3e trimestre 2014, est estimé à 30,1 milliards de dinars (y compris les acceptations internationales de la CCR) en évolution de 8,8% comparativement à la même période de 2013.
Le chiffre d’affaires réalisé par les sociétés d’assurance dommages est estimé à 27,2 milliards de dinars contre 25,4 milliards de dinars à la même période en 2013 (sans la production de la Trust), soit une hausse de 6,8% et une part de marché de 95,3%. Durant le troisième trimestre 2014, des évolutions ont été constatées dans toutes les branches dommages. La branche automobile qui représente 51,4% de la production des assurances dommages enregistre un total de 13,9 milliards de dinars, en progression de 1,3% par rapport au 3e trimestre 2013. Au-delà des chiffres, dans un entretien à InfoSoir, faisant le tour d’horizon du secteur des assurances dans notre pays, le premier responsable d’Alliance Assurance a d’emblée rappelé que ce secteur est quasiment dominé par le secteur public. «Aujourd’hui la suprématie du secteur public est claire. En terme de volume des parts de marché, le secteur public est dominant à hauteur de 67% contre 33% pour les compagnies issues du secteur privé», a-t-il dit à ce propos. Il a dans le même contexte soutenu que pour l’année 2014, jusqu’à la fin du troisième trimestre (30 septembre), le taux d’évolution des parts de marché des compagnies issues du secteur privé n’est que de 7 %, en recul par rapport à l’année 2013. Ceci s’explique par le recul qu’a connu le marché de l’automobile en Algérie. «Cette année la croissance n’est pas vraiment importante. Elle s’est par ailleurs consolidée par l’assurance des personnes quoi que le taux d’évolution de cette branche est au autour de 7% seulement alors qu’on s’attendait à ce que cette branche des assurances se développe beaucoup au courant de l’année 2014», a explicité Hassen Khelifati qui a fait part de bon nombre de dysfonctionnements. «En terme de lois et de règlements régissant l’activité des assurances, on ne peut en aucun cas, évoquer un monopole quelle que soit sa forme. Sauf que la réalité du terrain est tout autre», a encore affirmé le P-DG d’Alliance Assurances. Pour lui, certains managers de grandes compagnies publiques mettent un cahier des charges «sur mesures, l’objectif étant, malheureusement, d’exclure une partie des compganies privées du marché des assurances». «Dire qu’il faut disposer d’un capital important alors que la loi n’exige que 2 milliards de dinars, exiger vingt ans d’expérience quand on sait que la plupart des nouvelles compagnies n’ont qu’une quinzaine d’années, dire que le secteur public ne peut travailler qu’avec les compagnies du public, est illégal», a-t-il déploré estimant que c’est inconcevable. «Nous pensons que c’est un excès de zèle. Cette mentalité de dire que le public devrait s’assurer uniquement auprès des compagnies publiques doit changer», a insisté Hassen Khelifati selon qui cela ne sert nullement la concurrence. «Le travail devrait se focaliser beaucoup plus sur la qualité de service et le rapport de cette qualité avec le prix des produits proposés. C’est impératif», a-t-il estimé. Là, aussi, il faut faire part de cette pénalisation de l’acte de gestion qui «tétanise» les managers. «Ces derniers, n’ont pas la libre initiative qu’il faut ainsi libéraliser. Il faut dépénaliser l’acte de gestion pour mieux développer l’économie nationale», a soutenu le premier responsable d’Alliance Assurances. «On ne peut pas aller loin avec des gestionnaires qui ont l’épée de Damoclès sur la tête les menaçant à tout instant. Il ne s’agit pas d’injecter des sommes colossales dans les entreprises mais, il n’est plus question de laisser agir ces cadres dirigeants et leur exiger des comptes par la suite», a-t-il dit. Pour ce faire, les pouvoirs publics doivent s’impliquer davantage. F.H.