Mobiliser davantage de ressources hydriques et instaurer un système d’utilisation rationnelle de cette denrée essentielle, notamment dans le secteur agricole qui utilise à lui seul 70% des capacités, sont les défis que comptent relever conjointement les deux ministères des Ressources en eau et de l’Agriculture.
Les deux responsables de ces deux départements, respectivement MM. Abdelmalek Sellal et Rachid Benaissa qui ont présidé jeudi la célébration de la journée mondiale de l’Eau placée cette année sur le thème «L’eau et la sécurité alimentaire», ont exprimé chacun de son côté les objectifs de leurs secteurs dans le cadre du programme commun dit de l’économie de l’eau pour la période 2010-2014.
M. Abdelmalek Sellal a ainsi fait part de l’objectif de l’Algérie de porter sa capacité actuelle de mobilisation de l’eau superficielle de 7,4 milliards de m3 à 9,1 milliards de m3 à l’horizon 2014, sachant que les potentialités hydriques nationales avoisinent les 17 milliards de m3, le ratio national actuel de distribution de l’eau par habitant est estimé à 600 m3 et la dotation quotidienne par habitant est de 170 litres.
Pour réussir la mobilisation de nouvelles ressources, il est notamment prévu la réalisation de 15 nouveaux barrages, dont trois seront lancés prochainement, qui viennent renforcer le parc national composé actuellement de 70 barrages. Le programme national en la matière repose également sur l’exploitation rationnelle des ressources souterraines, l’augmentation de la superficie des terres agricoles, l’optimisation de l’effort d’épuration des eaux usées et le dessalement de l’eau de mer, avec notamment le projet de réalisation de la plus grande station de dessalement en Afrique.
Le secteur des ressources en eau qui enregistre, par ailleurs, une nette amélioration en matière de la superficie agricole irriguée, elle est passée de 350.000 hectares en 1999 à un million d’hectares, laquelle irrigation se fait notamment avec les eaux souterraines, a également entrepris le transfert des eaux du triplex hydraulique (Bouhnifia-Fergoug-Ouizert) vers les terres agricoles de la wilaya de Mascara, déficitaires en matière d’irrigation ainsi qu’un autre transfert, en cours de réalisation, à partir du complexe de Beni Haroun vers la wilaya d’Oum El Bouaghi via le barrage de Koudiet Lemdouer avec pour objectif de créer un nouveau périmètre agricole de 20.000 ha.
Dans la wilaya de Sétif, trois nouveaux barrages sont en réalisation pour capter les eaux en provenance de la wilaya de Jijel qui serviront dans l’irrigation de 35.000 ha de terres agricoles entre El Eulma et Sétif.
Et comme tous ces efforts déployés par l’Etat ne peuvent vraiment être efficaces et visibles sur le terrain que s’ils sont soutenus par des efforts individuels, comme tient à le signaler, M. Rachid Benaissa, ce dernier invite les agriculteurs à faire preuve de rationalité et de contribuer à la refonte du système national d’irrigation puisque jusque-là seuls 30% de la superficie irriguée sont équipés en système économiseur d’eau. Et dans le sillage de ce programme d’économie d’eau, le ministre annonce au profit des exploitants des terres agricoles dans le cadre des concessions ayant signé des cahiers de charges avec l’Office national des terres agricoles qu’il peuvent souscrire aux crédits R’fig et Tahadi auprès de la BADR à partir du 31 mars en vue d’investir dans l’amélioration de leurs systèmes d’irrigation.
Sur un autre plan et en vue de se prémunir des catastrophes naturelles, comme les dernières intempéries qui ont occasionné d’importantes pertes à l’agriculture, notamment dans l’est du pays, le ministre des Ressources en eau annonce le déploiement par l’Office national de l’assainissement (ONA) à travers cinq régions du pays d’un important dispositif d’intervention en cas de nouvelles intempéries.
Dans le même cadre, M. Abdelmalek Sellal affirme que son département a reçu de nouvelles photographies satellitaires de la part de l’Agence spatiale algérienne (ASAL) qui permettent d’établir une cartographie nationale des régions menacées par le risque des intempéries.
Hamida B.
Le projet de réaménagement coûtera 20 milliards DA
Oued El Harrach trouve une nouvelle vocation
Bonne nouvelle pour les riverains d’oued El-Harrach qui souffrent depuis toujours des odeurs nauséabondes des eaux usées déversées dans ce cours d’eau, devenu un véritable cauchemar, notamment à l’approche de la saison estivale.
Le directeur de l’hydraulique de la wilaya d’Alger se fixe un délai de 40 mois pour mener à bon terme le très ambitieux programme de requalification de cet oued confié à une entreprise coréenne et Cosider. Le projet qui devra être lancé dans 20 jours coûtera 20 milliards de dinars et porte notamment sur des travaux d’élargissement du lit de l’oued, son dragage, la démolition des décharges qui le longent et leur transformation en zones humides.
Le rasage du bidonville mitoyen de Gué de Constantine permettra, par ailleurs, la réalisation de terrains de sports. Une piscine ouverte sur la berge est aussi programmée.
En prévision de ce méga projet, autour duquel seront structurés les deux autres grands projets de la Mosquée d’Alger et de l’Opéra, il a été procédé à la réalisation d’une station de pompage des eaux usées qui seront acheminées vers la station de traitement de Baraki dont la capacité a été portée à un million mètres cubes.
Trois autres stations d’épuration ont été aussi réalisées à Oued Smar, Baraki et El-Harrach pour le traitement des eaux industrielles déversées dans l’oued.
H.