Pour un meurtre commis en 2002: Un ancien footballeur écope de 20 ans de réclusion criminelle

Pour un meurtre commis en 2002: Un ancien footballeur écope de 20 ans de réclusion criminelle

B. Mohamed Amine, ancien joueur de football oranais, et son complice B. Houari, ont été condamnés, dimanche dernier, à 20 et 15 années de réclusion criminelle pour le meurtre de S.A Ouadah, marchand dans l’ancien marché de fruits et légumes de l’USTO. D’après l’arrêt de renvoi lu à l’audience, les faits remontent au ramadhan 2002 quand les éléments de la gendarmerie de Bir El-Djir reçoivent une alerte selon laquelle une bagarre à l’arme blanche a éclaté dans le matché de l’USTO. Lorsqu’ils arrivent sur les lieux, ils découvent que S.A. Ouadah, vendeur d’olives, est mort à la clinique Nekkache, distante de quelques mètres, où il avait été évacué par son frère Mohamed. L’audition de plusieurs témoins fait ressortir que B. Mohamed Amine, dit Bouni, et B. Houari, dit Michael, sont directement impliqués dans le meurtre. Une bagarre aurait éclaté entre le premier et la victime pour une histoire de vol de canne appartenant à Ouadah, les deux hommes en seraient arrivés aux mains et aux couteaux avant que B. Houari n’intervienne pour aider Mohamed Amine : il aurait fauché Ouadah, ce qui aurait permis à Mohamed Amine de planter son couteau dans la gorge de son adversaire. Les gendarmes tenteront d’interroger les deux suspects mais ceux-ci demeurent introuvables : depuis le jour du meurtre, ils ont disparu de la circulation et

personne ne semble savoir où ils se trouvent. Plus tard, il apparaîtra qu’il avaient quitté le pays et s’étaient installés, ensemble ou chacun de son côté, à l’étranger. Cette disparition qui a les allures d’une cavale, couplée aux témoignages, forge la conviction des enquêteurs quant à la culpabilité des deux hommes.

Près de quinze ans plus tard, les deux suspects seront toutefois arrêtés : Mohamed Amine en tentant de renouveler son passeport, Houari en étant expulsé d’Espagne pour séjour illégal. Lors du procès, Mohamed Amine autant que Houari clameront leur innocence : malgré les témoignages, Mohamed Amine affirme qu’il ne se touvait pas au marché à l’heure du drame et Houari, qui ne nie pas sa présence dans le marché, soutiendra avoir voulu séparer les antagonistes et non pas participer à un quelconque crime. Houari

enfoncera cependant son coaccusé en déclarant qu’il était effectivement sur place malgré ses dénégations.

Après l’intervention de l’avocat de la partie civile qui a déclaré que la culpabilité des accusés ne fait aucun doute, le représentant du ministère public revenant sur l’essentiel des faits, rappellera les témoignages à charge et requerra la perpétuité pour les deux prévenus. Les avocats de la défense axeront leurs plaidoiries sur l’absence de faits matériels prouvant la culpabilité de leurs clients et mettront en doute la cohérence des témoignages récoltés par la gendarmerie. Ils réclameront l’acquittement de leurs clients pour absence d’éléments de preuve. Après délibérations, la cour condamnera B. Mohamed Amine, aujourd’hui

36 ans, et B. Houari, 40 ans, à 20 ans et 15 ans de réclusion criminelle.