Les participants à une conférence nationale sur l’implantation cochléaire auditive ont insisté samedi à Tlemcen sur un accompagnement orthophonique et une assistance technique des enfants bénéficiaires d’implants cochléaires.
Un tel accompagnement par des spécialistes dans le domaine contribuerait à sortir l’enfant en toute sécurité du monde du silence et des signes, et à lui permettre de régler l’implant en cas de panne ou de dysfonctionnement, ont-ils affirmé.
Mohamed Benabdellah, président de l’association « écoute » des enfants mal-entendants bénéficiaires d’implants cochléaires, initiatrice de cette rencontre, a souligné que le succès de l’implant par des chirurgiens compétents ne signifie pas que l’enfant bénéficiaire peut acquérir automatiquement les facultés de prononciation et d’adaptation à la nouvelle situation.
Il a mis l’accent sur l’importance de la prise en charge de l’enfant après l’implant cochléaire et son accompagnement psychologique et orthophonique, signalant que l’implant cochléaire, dont la gratuité à été décidée dans le cadre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au profit des enfants mal-entendants pour leur réinsertion dans les écoles, est estimé en réalité à 2,5 millions DA, nonobstant celui des accessoires évalué à 900.000 DA.
Le même interlocuteur a fait savoir que les bénéficiaires d’implants et leurs familles rencontrent souvent des problèmes après la greffe, notamment le manque d’accessoires dans la valise qu’ils reçoivent dont la clé du code.
Un orthophoniste a, pour sa part, signalé que l’enfant né sourd trouve une difficulté psychique et mentale à s’adapter rapidement au « monde vocal » et qu’en cas de prise en charge par des psychologues et des orthophonistes, il pourrait accepter sa nouvelle situation et sortir de son isolement.
Au cas contraire, l’enfant se verrait incapable d’exprimer des voix qu’il trouve désagréables et refuserait par conséquent son implant, a-t-il ajouté.
Cette rencontre, qui a réuni des psychologues, des orthophonistes et des représentants de l’association « écoute » de différentes wilayas du pays, a aussi permis d’aborder des problèmes rencontrés par des parents d’enfants ayant subi des implants et qui ne trouvent pas les pièces de rechange sur le marché local ou doivent se déplacer vers les grandes villes pour ajuster les implants ou les réparer.
Le cahier de charges oblige, pourtant, le fournisseur d’implants cochléaires de fournir des pièces de rechange et de former des techniciens en vue d’assurer le réglage de ces implants, a-t-on relevé.