Pour subvenir à leurs besoins, des étudiants trouvent leur compte dans les réseaux de trafic en tous genres. Leur bourse jugée insuffisante, certains sont encouragés par le vol et la criminalité pour gagner de l’argent, sans songer aux conséquences.
Durant le mois passé, les éléments de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’arrestation de 211 étudiants, selon un bilan mensuel. Ils ont été inculpés de plusieurs délits, entre autres, trafic de drogue, coups et blessures volontaires, vols et association de malfaiteurs.
Après les fonctionnaires et les sans-profession, c’est au tour des étudiants d’être la cible des trafiquants de drogue et des associations de malfaiteurs qui leur accordent un intérêt particulier. En effet, selon ce bilan mensuel de la Gendarmerie nationale, 211 étudiants ont été arrêtés en l’espace de trente jours seulement dans plusieurs wilayas du pays, pour plus de 231 faits constatés. Pour subvenir à leurs besoins, des étudiants en manque d’argent trouvent leur compte dans les réseaux de trafic en tous genres. Leur bourse jugée insuffisante, certains sont encouragés par le vol et la criminalité pour gagner de l’argent, sans songer aux conséquences que peuvent engendrer ces pratiques illégales. Ces étudiants finissent par être identifiés et arrêtés par les services de sécurité. C’est le cas pour ces 211 étudiants qui se trouvent actuellement en prison. A Alger, en trente jours, on enregistre l’arrestation de dizaines d’étudiants, parmi eux une poignée d’étudiantes. C’est d’ailleurs le taux le plus élevé au plan national. A Chéraga, quatre bijoutiers, dont l’un poursuivi par un mandat d’arrêt depuis l’année 2008, et une étudiante de l’Université d’Alger, ont été interpellés le 23 mai dernier, par la brigade de la Gendarmerie nationale, dans le cadre d’une importante affaire de vol de bijoux. Les faits de cette affaire remontent au 23 mai passé, lorsqu’une personne s’est présentée à la brigade pour déposer une plainte contre «x», après que ce dernier ait appris la disparition dans son domicile d’une importante quantité de bijoux, estimée à près de 300 grammes. Après cette plainte, les gendarmes ont entamé une enquête, à partir de laquelle ils sont arrivés à identifier l’auteur de ce vol.
Il s’agit d’une jeune fille, étudiante à la Faculté d’Alger. Cette dernière âgée de 26 ans, résidant à Bougara, a été arrêtée par les gendarmes, dans le cadre de l’enquête. Une perquisition du domicile d’une proche de cette universitaire a été lancée par les gendarmes. Sur place, une quantité d’or, estimée par les gendarmes à 64,7 grammes a été découverte par les enquêteurs de la brigade de la GN de Douéra. A. Ahmed, jeune étudiant à l’ITFC de Ben Aknoun et originaire de l’ouest du pays, a été engagé dans un groupe de trafic de drogue. La bourse qu’il perçoit chaque trimestre, environ 4 000 DA, ne peut répondre à ses exigences quotidiennes.
Cet étudiant de l’ITFC, en 2e année de Management, a été arrêté en flagrant délit à Bouchaoui. En effet, il devait vendre à des clients «fidèles» la quantité de cannabis découverte en sa possession. Selon les enquêteurs, Ahmed est payé en fonction de la drogue vendue. Plus la quantité de drogue vendue est importante, plus ce jeune étudiant gagne de l’argent. Un travail illégal qui a poussé cet étudiant de 21 ans à plonger dans un autre univers, totalement différent de l’université. Aujourd’hui, A. Ahmed risque une lourde peine. Un autre étudiant de la Faculté d’Alger a été arrêté il y a plus d’un mois. Si N. Rafik a échappé au commerce de la drogue, cet étudiant de 3e année est l’auteur de plusieurs vols commis dans la capitale. Il faisait partie d’un groupe de six personnes, spécialisé dans le vol des téléphones portables.
N. Rafik et ses amis ont avoué avoir volé plusieurs téléphones portables dans les quartiers de Belouizdad, El Hamma et Ruisseau. D’autres étudiants ont été arrêtés dans diverses universités du pays. Parmi les délits les plus courants, les vols viennent en tête. D’après les gendarmes, plus de 75% des faits traités sur les trois derniers mois concernent des vols perpétrés par des étudiants. Certains sont à leur première année universitaire, d’autres, par contre, en sont à leur dernière. Face à cette situation très inquiétante, faut-il réfléchir à d’autres issues pour nos étudiants afin qu’ils ne s’intéressent plus au vol, trafic de drogue et agressions pour boucler leurs fins de mois ? Faut-il les sanctionner lourdement pour les délits qu’ils ont commis ? Des questions qui nécessitent une prise de conscience des responsables concernés.
Par Sofiane Abi