Pour stabiliser les prix des fruits et légumes : des chambres froides et des unités de transformation s’imposent

Pour stabiliser les prix des fruits et légumes : des chambres froides et des unités de transformation s’imposent
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Anomalie n «On compte un grand nombre de jeunes formés en agroalimentaire à Boumerdès. Mais ils chôment, alors qu’ils auraient pu être récupérés pour la création d’unités de transformation».

Les prix étaient très abordables et accessibles à tous. C’est le constat fait durant les 20 premiers jours du mois sacré de Ramadan. Toutefois, les 10 derniers jours ont vu une flambée inexpliquée. Pour en savoir plus sur cette montée en flèche, nous nous sommes rapprochés «du poumon» des marchés de gros à l’échelle nationale : le marché de gros de fruits et légumes de Hattatba (Tipasa). Ce marché de grande envergure souffre car ses mandataires et ses agriculteurs sont confrontés aux immenses pertes suite à la mévente et à la flambée des prix de leurs propres produits hors leur marché.

Mandataires et agriculteurs nous ont fait part des contraintes auxquelles ils font face concernant ce problème. Ils revendiquent des usines de transformation et des chambres froides. Le mandataire Kaci Guechoud déplore l’absence de transformation en Algérie et de conserveries «Ce qui m’étonne, c’est de voir au niveau des grandes surfaces des boîtes de conserves de différents produits importés.

Pourtant on compte un grand nombre de jeunes formés en agroalimentaire à Boumerdès. Mais ils chôment, alors qu’ils auraient pu être récupérés pour la création d’unités de transformation.

Mais beaucoup de produits sont jetés alors qu’ils peuvent être récupérés sous une autre forme» s’est-il désolé.

Le directeur du commerce de la wilaya a récemment fait état de 240 tonnes de fruits et légumes périmés jetés durant les 20 premiers jours du mois de Ramadan dont 15 tonnes de tomate fraîche exposées durant le premier jour, mais non vendues. S’exprimant en marge de sa visite de travail effectuée au marché de gros de Hattatba le 1er jour du mois sacré, le désormais ex-ministre du Commerce, Amara Benyounès, a annoncé qu’une réunion avec les représentants des mandataires sera tenue juste après ce mois sacré, «on parle souvent du consommateur en oubliant les mandataires et les agriculteurs.

Ils doivent avoir des conditions de travail acceptables. En tant que ministre, je dois protéger les intérêts du mandataire au même titre que ceux du consommateur» a-t-il lancé. Pour conclure, il a appelé au recours à l’investissement dans l’industrie de la transformation alimentaire et agroalimentaire ainsi qu’au froid. Outre le nouveau système de brumisation pour le refroidissement des carreaux et la modernisation du marché, le directeur de ce marché, Messaoud Aït Yahia, nous a informés que 10 chambres froides en panne et relevant du marché seront réparées et remises en marche après le mois de Ramadan.

Paradoxes

Ali Ben Smaïli nous a parlé sous une triple casquette : il est représentant des mandataires du marché et mandataire et agriculteur spécialisé dans le fruit. «Cette année, nous avons jeté plus de 50% de notre production de pêches et d’abricots. Sans parler des pertes dues aux éléments naturels, dont la canicule surtout durant les 10 derniers jours du mois de Ramadan et je sais que malheureusement je ne vais récolter que 20% de raisin. J’en ai perdu 80%. L’apparition d’un ver dit ‘’piquage’’ vient compliquer la situation. Il m’a détruit 30% des pommes et poires», nous a-t- il déclaré sous la casquette du fellah. Concernant la vente de la production, Ali le mandataire interpelle les autorités pour trouver une solution aux grandes pertes. «L’industrie de transformation est indispensable afin de ne plus pénaliser le fellah», nous a-t-il déclaré. Se désolant de constater aussi que les prix élevés au niveau des marchés de détails empêchent les consommateurs d’acheter, «ce qui se répercute sur nous et nous pousse à stocker notre produit pas cher ici. Ce même produit ne se vend pas ailleurs à cause de sa cherté. C’est paradoxal et inadmissible !» s’est-t-il indigné.

S.L