Etant un produit largement prisé par les ménages algériens pendant le mois de rama-dhan, la société publique spécialisée dans les viandes et dérivés, SGP Proda, ainsi que des opérateurs privés ont entamé l’opération de congélation d’une quantité globale de 20 000 tonnes de viandes rouge et blanche, lesquelles sont importées ou produites localement.
Ce sont là les assurances du directeur de régulation et de l’organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderahmane, lors de son passage hier sur les ondes de la Radio nationale, qui a confirmé l’importation de «6 000 tonnes de viande bovine surgelée». «Au total, 10 000 tonnes de viande rouge surgelée seront mises sur le marché, dont 4 000 tonnes de viande ovine de production locale ainsi que 10 000 tonnes de viande blanche congelée de production nationale», a-t-il précisé. Dans le même registre, le directeur de la Régulation et du Développement des productions agricoles au ministère de l’Agriculture, Youcef Redjam Khodja, avait fait savoir la semaine passée que des opérateurs ont également importé plus de 14 000 taurillons destinés à la boucherie, ce qui donnera 3 000 T de viande fraîche. Quant aux prix qui seront appliqués, le responsable au département de Rachid Benaïssa, avait indiqué que les 4 000 tonnes de viande ovine congelée d’origine locale seront cédées «à un prix avoisinant les 600 DA/kilogramme», au moment où le poulet congelé issu également de la production locale sera cédé à 250 DA à travers 286 points de vente dans les 48 wilayas du pays.
Les fruits et légumes obéissent à la règle de l’offre et de la demande
L’autre catégorie de produits alimentaires sur laquelle l’invité de la rédaction s’est exprimé est celle des fruits et légumes. Selon lui, les prix de ces produits non subventionnés par l’Etat sont dictés en fonction de l’offre et de la demande et à ce propos les pouvoirs publics ne peuvent pas intervenir pour les réguler. «Il y a des secteurs, comme les fruits et légumes où les prix sont libres. C’est la loi de l’offre et de la demande. Il y a également le comportement du consommateur qui, à l’approche du ramadhan, s’affole et on constate une ruée d’achats massifs qui cause l’augmentation des prix», a-t-il argué. Par ailleurs, le même responsable refuse de reconnaître que les prix de certains produits maraîchers et aliments de première nécessité se sont d’ores et déjà envolés. Selon ses propos, les services du ministère du Commerce n’ont pour l’instant constaté aucune flambée des prix. «Je ne vois pas où est l’inflation», a-t-il répliqué à la journaliste qui l’interviewait. «Le sucre n’a pas dépassé les 90 DA et le bidon d’huile les 600 DA. Selon nos relevés, la tomate ne dépassait pas la semaine dernière 30 à 40 DA. Nos équipes sont sur le terrain et s’il y a des dépassements, elles réagiront sévèrement», a-t-il averti. De son côté, le responsable du ministère de l’Agriculture a fait en sorte de rassurer les citoyens sur la disponibilité de certains produits de saison comme la tomate, dont 130 000 tonnes seront mises sur le marché durant le mois de jeûne, la courgette (48 000 T), les haricots (11 000 T) et la laitue (26 000 T), sans toutefois s’aventurer à indiquer à quels prix ils seront cédés.
Les stocks de céréales suffiront jusqu’à la fin de l’année
Commentant les derniers chiffres émis par le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes, qui font état de l’augmentation au premier semestre 2011 des importations de l’Algérie en céréales de 99% (2,04 mds dollars) par rapport à la même période de l’année précédente malgré une campagne 2010-2011 qu’on qualifie de bonne, M. Aït Abderahmane a expliqué que ces achats seront orientés pour renforcer les stocks. Ainsi, l’objectif du recours à cette importation massive serait de sécuriser les stocks menacés par un marché mondial en perpétuelle vacillation. «Avec un tel stock de sécurité, nous sommes pratiquement tranquillisés jusqu’à la fin de l’année», a-t-il conclu.
Hafid Mesbah