Une surveillance sans faille des infrastructures étatiques et même privées
On annonce également la mise en place d’un système de sécurité spécial pour les infrastructures étatiques et privées.
En alerte à trois mois du scrutin, les services de sécurité, tous corps confondus, se mettent en ordre de bataille. Un renforcement a été mis en place au niveau des frontières, alors que les axes entre villes et villages ont été affermis et soutenus par des barrages de la Gendarmerie nationale et la police.
Le nombre exact de l’effectif a été confié sous toutes réserves pour atteindre les 200.000 hommes à travers tout le territoire national pour assurer le bon déroulement de l’élection, notamment quand il s’agit des bureaux de vote. On annonce également la mise en place d’un système de sécurité spécial pour les candidats et une surveillance sans faille des infrastructures étatiques et même privées. C’est dire que des mesures draconiennes ont été prises en prévision de la prochaine présidentielle, plus particulières encore s’agissant des villes qui connaissent depuis un moment de fortes pressions portant atteinte à l’ordre public, comme à Ghardaïa où le pire est à craindre, à Ouargla et El Oued qui ont connu des troubles similaires.
L’Algérie s’apprête à élire son futur président dans un contexte sécuritaire particulier, marqué par des troubles à ses frontières, mais aussi par des tentatives de déstabilisation internes, orchestrées par des individus sous-traitants pour des monarchies des pétrodollars et les Républiques impérialistes aux visées douteuses.
La prochaine élection présidentielle prévue pour le 17 avril 2014 est perçue par les services de sécurité tous corps confondus, comme la plus cruciale, depuis 1996, d’où le déploiement d’un dispositif sécuritaire très dissuasif. Militaires, gendarmes et policiers sont appelés à assurer un scrutin concluant qui déterminera forcément dans quel cadre sera située l’Algérie d’après le jour J! Comptant sur son expérience incontestable ayant fait foi durant les années rouges, les forces de sécurité sont conscientes du défi auquel elles font face. Le dispositif est déjà sur les rails depuis le 1er janvier, par le déclenchement de plusieurs opérations militaires dans les maquis sur la trace des dernières poches du Gspc, branche d’Al Qaîda au Maghreb islamique. Lesquelles se sont soldées par l’élimination de pas moins de 21 terroristes. Le but est d’altérer et compromettre les projets subversifs des bandes terroristes.
Les années Zeroual
Pour les services de sécurité, «l’élection de 2014 intervient dans un climat assez tendu qui exige de mettre en place une stratégie de prévention et la mise en oeuvre d’un plan qui répond à la conjoncture actuelle et aux nouvelles donnes sur le terrain», confient des sources bien informées, qui ajoutent: «La mobilisation des forces de sécurité doit être définie par un programme d’action efficace pour garantir le scrutin.»
Même si le chiffre de l’effectif n’est pas exhaustif, il demeure important dans la mesure où c’est la première fois depuis l’élection présidentielle de 1996 qui avait amené Liamine Zerouel à la tête de l’Etat, qu’un aussi grand nombre est appelé à prendre en charge la sécurité des suffrages. L’aspect sécuritaire dans le pays va certainement revenir dans les discours des candidats et responsables influents de l’Etat, notamment du ministre de l’Intérieur qui se prononcerait au détail près sur cette élection qui va se dérouler on le sait d’ores et déjà sous haute surveillance.
C’est pratiquement une mise à l’éprouve du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, dont le département oeuvre pour la réussite du scrutin qui se déroulerait en présence des observateurs internationaux. Nos sources ont tenu à préciser qu’il a été prévu un dispositif qui couvre tout le territoire, doublement renforcé au niveau des zones sensibles où sont présentes des contestations. Ces appréhensions d’ailleurs légitimes sont prises en considération pour éviter toute mauvaise surprise au cours des consultations du 17 avril. Comme à l’accoutumée, l’Algérie qui mise sur cette élection va devoir être à la hauteur de l’événement.
La guérilla déracinée
Un événement dont on assure presque le succès par les enseignements tirés du passé et l’exploitation d’une leçon bien assimilée ayant plongé l’Algérie durant les années 1990 dans une spirale infernale, qui même en plein crise sécuritaire, les forces de sécurité ont su affronter les obstacles en faisant face à un terrorisme des plus meurtriers où enfants, femmes et vieillards étaient sauvagement assassinés, autant que les forces de sécurité.
Dévouées durant cette période, celles-là mêmes avaient assuré des scrutins, présidentiel, législatifs et locaux sans aucun incident majeur malgré la menace omniprésente. Aujourd’hui encore, forts d’une expérience reconnue par le monde entier, elles sont autant mobilisées et déterminées à accomplir leur mission comme il se doit pour préserver une paix chèrement payée après avoir affronté, durant des années, une guérilla menée par les maquisards et une multitude de bandes armées.
La logique criminelle de ces bandes n’a, a aucun moment, pesé par son poids malgré le fait qu’elle ait été soutenue par la mouvance islamiste internationale et a été incapable durant ses moments forts de porter ou de menacer les fondements du régime et de l’institution militaire dans toute sa constitution, qui s’est engagée tôt dans la lutte contre le terrorisme. Son sacrifice dont bénéficie le peuple aujourd’hui a évolué dans la douleur pour garder un pays uni. Pilier de la lutte antiterroriste, l’institution militaire comprenant en son sein la Gendarmerie nationale a su déraciner cette guérilla des villes en mettant à son profit un terrain favorable pour la chasser vers les maquis de l’intérieur.
Coup sur coup, cette guérilla, transformée en petites bandes armées, continue de disparaître. Une stratégie qui a contraint les terroristes après l’approbation par le peuple de la loi portant sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, prônée par le Président Bouteflika, à quitter les maquis pour se rendre. Mais l’armée remportait déjà ses premières victoires lors de la loi de la Rahma initiée par l’ex-président Liamine Zerouel. Cette armée perçue comme la première institution nationale la mieux organisées, la plus structurée et la plus solide, se voit assigner comme mission permanente «la sauvegarde de l’Indépendance nationale et la Défense nationale», comme stipulé dans l’article 24 (41). Aucun sous-entendu à l’interprétation de cet article qui doit être pris sous un seul angle, toute menace contre l’Algérie prévoit une intervention militaire, inutile de faire allusion aux mauvaises lectures. Et étant donné que «les mouvements activistes politico-religieux visent à la déstabilisation sociale, l’instauration de troubles, la crise de confiance des masses et élites nationalistes, la détérioration des relations armée-nation et l’échec des expériences de développement ou de démocratisation», l’armée est dans son droit légitime d’intervenir. Elle sera plus ardente à le faire aujourd’hui, notamment que cette extrémisme qui tente de menacer la stabilité du pays n’a pas freiné ses espoirs de voir l’Algérie à genoux.