Pour sauver les vies des cancéreux, le Pr Kamel Bouzid préconise leur transfert à l’étranger

Pour sauver les vies des cancéreux, le Pr Kamel Bouzid préconise leur transfert à l’étranger

Les malades atteints de cancer meurent en Algérie faute de centres spécialisés, de cancérologues et de soins adéquats. Les hôpitaux algériens sont devenus des mouroirs.

Les malades algériens s’entassent les uns sur les autres dans un environnement insalubre et agonisent lentement mais surement dans la douleur alors que leurs proches se sentent démunis et subissent à leur corps défendant, cette fin de vie effroyable d’un père, d’une mère etc…

C’est d’autant plus criminel que des milliards de dollars sont injectés en médicaments et en formation dans ce secteur qui dénote le niveau de développement et de prospérité d’un peuple.

Des hôpitaux, qui pour la plus part datent de la colonisation, sont dans un état lamentable où le laisser-aller, le peu d’hygiène, la mauvaise prise en charge, le personnel (in) hospitalier tous grades confondus, sans qualifications requises et sans humanité…finissent par achever les pauvres malades.

Des soins n’importe où et quel que soit le coût

La médecine algérienne traîne les pieds alors qu’en Tunisie ou en Jordanie, pour ne citer que ces deux pays du tiers monde, la médecine est aux normes internationales.

Devant cet état de fait, le chef du service d’oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), Pr Kamel Bouzid a préconisé mercredi à Alger le transfert des malades souffrant de cancer à l’étranger, en attendant l’application du plan national de lutte contre le cancer. Et le professeur Bouzid a entièrement raison, l’Algérie est un pays riche, elle se doit d’assurer des soins adéquats pour ses enfants n’importe où et quel que soit le coût.

“En attendant l’application du plan national de lutte contre le cancer et la création de 20 centres anti-cancer, il est opportun d’envoyer les malades à l’étranger pour leur administrer les thérapeutiques adaptées”, a indiqué le Pr Bouzid, lors d’une conférence-débat, organisée au forum du quotidien national DK-News.

Pour le Pr Bouzid, les patients atteints de cancer à des stades curatifs peuvent être guéris s’ils sont transférés dans des pays étrangers, comme la Tunisie, la Jordanie, la Turquie et autre. Il a suggéré, dans ce sens, l’intervention du ministère de la Santé et celui de la Sécurité sociale pour organiser la logistique nécessaire à ces transferts.

Remboursement des frais

Le chef de service oncologie a aussi appelé la sécurité sociale à rembourser les frais de prise en charge des personnes souffrants de cancer, dans les établissements de soins privés. Il a rappelé, à ce propos, que 70 % des malades atteints de cancer se font opérer et soigner dans les structures médicales privées, soulignant que la sécurité sociale devrait accompagner financièrement les malades démunis.

Le coût de la radiothérapie dans les structures privées varie entre 300.000 à 500.000 Da, a relevé le Pr Bouzid. Des prix prohibitifs qui ne donnent pas pour autant des résultats positifs ni ne sont des conditions nécessaires à la guérison de ces malades.

20.000 malades meurent chaque année faute de prise en charge

Le même spécialiste a aussi insisté sur la prévention primaire et secondaire contre le cancer qui consiste respectivement dans la vaccination (cancer du col) et le dépistage et diagnostic précoces et là encore il faudrait une véritable politique d’Etat pour promouvoir les dépistages par populations et tranches d’age comme cela se fait ailleurs. Cette politique de prévention éviterait à coup sûr les milliers de décès annuel.

De son côté, le chef de service oncologie du CHU Beni Messous, le Pr Mohammed Oukkal, a évoqué le rôle de la formation continue des médecins, radiologues et physiciens médicaux dans les domaines de la radiothérapie. Il a indiqué, à ce sujet, que les médecins généralistes avaient un rôle important à jouer dans la lutte contre le cancer et qu’ils devaient suivre des cycles de formations pour être à jour des nouvelles données scientifiques.

Pour rappel, le cancer est une maladie grave qui touche 45 000 personnes par an dont 15.000 enfants selon l’Institut national de la Santé publique (INSP) qui note une hausse constante. Le cancer est la deuxième cause de mortalité en Algérie derrière les maladies cardio-vasculaires. Plus de 20.000 malades meurent chaque année faute de prise en charge.