Le directeur de l’Inspection générale de la pédagogie au Ministère de l’Education Nationale, Nedjadi Meskem, le reconnaît: le baccalauréat algérien « n’a plus aucune valeur » et ses examens « sont devenus inutiles ».
Une déclaration effectuée dans un entretien au quotidien arabophone El Khabar, au cours duquel l’inspecteur général au Ministère de l’Education a confirmé l’annulation officielle du seuil des cours pour les candidats du baccalauréat.
Une décision « irréversible » de la part de Nouria Benghebrit, ministre de l’Education, qui « entend restituer à ce diplôme la valeur qui est sienne pour qu’il soit reconnu à l’échelle internationale ».
Le seuil des cours, qui consiste à limiter le nombre de cours concernés par l’examen du baccalauréat, aurait ainsi pleinement participé à la « dévalorisation » du diplôme algérien durant les septs années de son application.
« Cette année sera celle d’un véritable baccalauréat », a par la suite affirmé M. Meskem à El Khabar.
Selon ce dernier, 35% des bacheliers ayant bénéficié du seuil de cours n’ont pas validé leurs premières années universitaires, « n’ayant pas assimilé les principales matières ». Une conjoncture favorisée par des examens « peu complexes », ne nécessitant aucunement « l’intelligence des élèves ».
Pour la Fédération nationale des associations des parents d’élèves (FNAPE), la décision du Ministère de l’Education Nationale d’annuler le seuil des cours pour les élèves des classes terminales est « irréfléchie ».
Hadj Bachir Dellalou, président de la FNAPE, a déclaré dans une interview accordée au Jeune Indépendant « qu’il est erroné de s’engager dans cette décision (…) en raison des grèves à répétition qui secouent le secteur de l’éducation et perturbent par voie de conséquence les cours. »
« Nous avons clairement signifié à Mme Benghebrit qu’aussi longtemps que les syndicats de l’éducation débrayent, il est incohérent de contraindre les élèves, huit mois avant les examens, à se préparer pour un programme qui ne va pas être achevé », a indiqué M. Dellalou.