Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, sous Jacques Chirac, débarquera, aujourd’hui à Alger pour tenter de relancer les relations algéro-françaises, qui restent sous la tyrannie du statu quo, malgré les visites itératives des autres émissaires de Nicolas Sarkozy.
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, sous Jacques Chirac, débarquera, aujourd’hui à Alger pour tenter de relancer les relations algéro-françaises, qui restent sous la tyrannie du statu quo, malgré les visites itératives des autres émissaires de Nicolas Sarkozy.
A l’occasion de cette visite, JP Raffarin a reçu le superlatif de «Monsieur Algérie» par les médias algériens ! Mais qu’attendent les Algériens de cette visite ? Côté Etat algérien, on n’a même pas daigné de désigner une personnalité Officielle pour rencontrer le sénateur de l’UMP.
Pour le moment, l’interlocuteur le plus indiqué de JP Raffarin serait le vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni, qui n’est chargé d’aucun dossier en particulier. Mais l’exalté Nicolas Sarkozy, a voulu que cette visite mette carrément fin, aux tribulations des relations entre les deux pays qui hypothèquent plusieurs milliards d’euros.
En effet, lors de la visite de Nicolas Sarkozy en Algérie, en décembre 2007, plusieurs entreprises françaises, dont Total, Gaz de France et Alstom, ont engrangé des contrats représentant près de 5 milliards d’euros, outre des marchés militaires qui s’élèvent à une dizaine d’autres milliards, relève-t-on.
Le Président français trouve en la personne de l’ancien Premier ministre, la sagesse et la formation politique idoines pour régler ce genre de différend… complexe. Pour rappel, JP Raffarin avait réussi en 2008 à calmer les Chinois, qui irrités de la visite officielle «chaleureuse» et digne d’un chef d’Etat du dalaï-lama, ont menacé de revoir les échanges commerciaux entre les deux pays.
Les dizaines de milliards de dollars de contrats, passés lors de la dernière visite du président Chinois, il y a quelques jours, en sont le couronnement. Son parcours réunissant l’expérience de l’entreprise et de la vie politique lui confère en effet ce rôle de médiateur dans ce genre de conflit.
Feuille de route
Diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Paris et Maître de Conférences à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, il a cette dualité du Prince et du marchand.
Sur sa page web du Sénat, l’ancien Premier ministre indique dans un communiqué que sa «mission aura pour but d’identifier et de lever les obstacles entre la France et l’Algérie». Le Secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant a, lors de deux escales à Alger (21 février et 20 juin), où il s’est entretenu avec le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, a préparé le terrain à JP Raffarin. En effet, lors de ses visites, il était question exclusivement de «développement des échanges économiques entre les deux pays».
Le président Sarkozy écrivait naguère dans sa lettre de mission, «les deux hommes se sont accordés sur l’opportunité de confier de part et d’autre, le suivi de ces relations à une personnalité de haut niveau, dont le rôle, serait notamment de coordonner la coopération économique franco-algérienne, ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France».
Et d’ajouter si «notre pays demeure l’un des tous premiers partenaires économiques de l’Algérie.
Pour autant, nul acquis n’est définitif et nous devons veiller à maintenir et autant que possible, accroître nos positions et marchés», poursuit le chef de l’Elysée. Ceci pourrait constituer la feuille de route de la visite de JP Raffarin. Ce dernier pourra également compter sur une volonté politique affichée par Sarkozy et par son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika.
Les dossiers les plus importants sont relatifs à des projets de partenariat dans des domaines, comme l’Agriculture et l’Industrie pharmaceutique, note-t-on. Cependant, dans les temps morts, les Américains ont pris une longueur d’avance sur les Français. Lors d’une réunion organisée à Alger à la rentrée sociale, Karim Djoudi, ministre des Finances, a invité les 40 chefs d’entreprises Américains ambassadeurs en visite dans le pays à s’impliquer davantage dans la politique économique du pays.
JP Raffarin doit donc mettre en urgence les relations sur rails pour éviter à la France de perdre sa prépondérance économique en Algérie.