Afin de parvenir à réduire la consommation énergétique des ménages et encourager l’utilisation de l’énergie solaire dans le bâtiment, à moindre coût, l’Agence pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) a lancé un programme pour mesurer l’efficacité énergétique dans le bâtiment dans la perspective d’économiser la consommation d’énergie des ménages.
Ce projet pilote baptisé « Ecobat » touchera plusieurs wilayas du pays, et aura pour objectif l’évaluation des gains d’énergie en chauffage et en climatisation, en particulier, d’après M. Mohamed-Salah Bouzeriba, directeur général de l’APRUE. Ce projet sera réalisé en collaboration avec des bureaux d’architectes sélectionnés pour à élaborer un cahier des charges avec le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville en vue de définir les marches à suivre.
Selon M. Bouzeriba « l’opération du monitoring des logements a déjà commencé à Djelfa depuis deux mois et se déroulera toute l’année pour respecter la saisonnalité ou tout au moins l’hiver et l’été. Il touchera bientôt la wilaya de Mostaganem». Grâce à ce projet, l’agence pourra mesurer, réellement, les gains en énergie générés par les habitations construites selon les normes d’efficacité énergétique et effectuer une comparaison avec les habitations ordinaires. Une procédure qui permettra de développer l’industrie locale des isolants et généraliser son utilisation à travers le territoire national.
Optimiste quant à ce projet, le consultant en énergie M. Toufik Hasni interviewé par l’APS estime qu’« il faut agir sur la tarification pour atteindre l’efficacité énergétique ». Cette mesure incitera, d’après lui, les foyers à réduire leur consommation de 60%, actuellement, estimée à 30%. Il a, également, préconisé l’élaboration d’un règlement sur l’importation des appareils électroménagers et mener des compagnes de sensibilisation auprès des citoyens, estimant, par ailleurs, que « le taux de consommation énergétique par les ménages est très important par rapport au secteur industriel qui ne dépasse pas les 5% ».

Pour lui, la consommation de ce secteur doit être développée davantage pour atteindre les 7%. « A ce moment-là, 40% de la consommation sera du fait de l’industrie même si ce secteur est aussi soumis aux règles d’efficacité énergétique. », indique-t-il, en insistant sur la nécessité de revoir la politique du coût énergétique et inciter les ménages à réduire leur consommation de 60% à 30%.
Cette alternative permettra, entre autres, aux ménages l’utilisation de 300 à 400 KW par bimestre ce qui correspond à la norme, selon M. Hasni, qui recommande en cas de dépassement de ce seuil l’imposition de tarif plus élevé. Une mesure qui incitera les ménages à modérer leur consommation et favoriser l’énergie solaire peu onéreuse. « Cela encouragera l’eco-construction et une réduction de 25% de la consommation énergétique », renchérit-il.
Samira Bourbia