Un recours officiel a été introduit par ces fonctionnaires de l’éducation au ministre de tutelle. Ils réclament une intervention urgente pour mettre fin à “un grave précédent qui accorde à l’enseignant formateur un meilleur statut que celui d’un censeur dont l’expérience est plus importante”.
La fronde des personnels de l’éducation nationale bat son plein ces dernières semaines. Les modifications du décret portant statut particulier des personnels de l’éducation ont plongé le secteur dans une zone de turbulences de laquelle il n’arrive pas à sortir. Et au moment où les élèves se préparent pour les compositions du 2e trimestre, les syndicats multiplient leurs actions de protestation.
Les proviseurs et censeurs de lycée affiliés à l’Unpef ont déserté leur poste pour faire le pied de grue devant le siège du département de Baba Ahmed. Ce rassemblement national, qui a drainé une foule, est un énième cri de détresse lancé au ministre de tutelle.
Les manifestants ont adressé un recours dans lequel ils réclament une intervention urgente pour mettre fin à “un grave précédent qui accorde à l’enseignant formateur un meilleur statut que celui d’un censeur dont l’expérience est plus importante”. Et de s’interroger comment peut-on s’attendre qu’un directeur de lycée exerce son pouvoir de responsable sur son personnel alors qu’il est classé au même titre que certains de son personnel ? Depuis leur structuration au sein d’une commission nationale sous la houlette de l’Unpef, les proviseurs et censeurs ont lancé des actions de protestation, mais la tutelle refuse de revoir les modifications introduites dans le statut. Ce que la commission dénonce. Le rejet est tel que la commission exige carrément le gel de ce nouveau statut dont la promulgation, en catimini d’ailleurs, a soulevé un tollé général.
La commission révèle que les nouvelles dispositions régissant ces deux catégories de fonctionnaires ont contraint les enseignants à refuser d’y postuler. “Ils tirent meilleur profit en limitant sa carrière dans le corps de l’enseignement qu’en postulant à ses postes de promotion qui ne rapportent rien de plus désormais”, nous confie un directeur de lycée.
La raison ? Le classement à la catégorie 16 comme n’importe quel autre fonctionnaire dont les missions ne sont pas aussi contraignantes.
Ceci alors que l’accès à ces deux postes est tributaire de la réussite d’un concours et expose ces responsables pédagogiques à des sanctions pénales en cas de défaillances ou de mauvaise gestion. Ils réclament par conséquent un classement à la catégorie 17.
Il faut rappeler que les proviseurs et censeurs de lycée ont, par ailleurs, décidé de se retirer de toutes les sessions de formation avec les inspecteurs de l’éducation nationale, des administrations des lycées et technicums.
M B