Les dernières chutes de neige sur de nombreuses wilayas, la grève des enseignants, celle des élèves, ont provoqué un retard important dans les programmes des classes de terminale durant cette année scolaire. Un manque à gagner évalué à cinq semaines par les pédagogues.
Pour y remédier, il a été décidé par la tutelle de réduire chaque matière de dix cours pour les classes de terminale, alors que pour le rattrapage, il sera procédé au traitement au cas par cas des établissements touchés.
Le recours au rattrapage des cours se fera en fonction des heures de cours non dispensés lors de la vague de froid des deux dernières semaines. Etant donné que certaines wilayas ont été épargnées, le ministère de l’Education nationale n’a pas jugé utile de généraliser la décision de rattrapage.
Ainsi, les établissements sont libres d’évaluer le nombre des cours ratés et de décider à quel rythme ils devront les rattraper. Pour les syndicats nationaux de l’éducation, entre autres le Snapest, son président Meziane Meriane, a estimé que la décision prise par le ministère est plus intéressante que la suspension des vacances de 15 jours du printemps.
«Il serait aberrant d’infliger ça aux étudiants, étant donné que ce ne sont pas toutes les écoles qui ont fermé leurs portes en raison des intempéries», souligne Meriane. Ces syndicats se rejoignent pour dire que les élèves qui ont eu des congés forcés durant les 15 jours derniers, pourront se contenter d’une semaine de vacances,
pour ne pas alourdir le trimestre. «Une commission d’évaluation du nombre d’heures effectuées jusqu’à présent et du nombre d’heures qui restent à faire, réunira ses membres pour décider de la répartition des heures manquantes sur les semaines qui restent», indique Meriane. S’agissant d’une proposition faite par les élèves qui consiste en la réduction du programme et la suppression de certains cours, le syndicat trouve cette option ridicule.
Le niveau des élèves baisse d’année en année, ils se voient propulser à l’université sans aucun bagage et face à ça, les enseignants sont obligés de revoir avec eux les cours qui n’ont pas été assurés au préalable, empiétant ainsi sur le programme qui devrait être suivi. «On préconise un plan de sauvetage et non pas jouer avec les chapitres»,
conseillent les syndicats. Il a été ainsi suggéré par des syndicats le maintien des examens aux dates prévues et le rattrapage des cours les samedis et mardis après-midi. Les vacances de 15 jours seront réduites à une semaine uniquement et ne toucheront que les wilayas sinistrées.
Les réticences de l’Union des parents d’élèves
Les parents d’élèves trouvent de leur côté que la réduction des programmes des matières n’est pas propice et ne veulent pas voir leurs enfants traîner leurs lacunes jusqu’à l’université. «Il serait préférable de prolonger la date d’arrêt des cours de dix jours», propose Khaled Ahmed, président de l’Union nationale des parents d’élèves.
La date d’arrêt de cours qui est prévu pour le 30 avril sera reculée au 10 mai, ce qui permettra aux élèves de bénéficier de dix jours supplémentaires pour terminer le programme. Par ailleurs, l’association des parents d’élèves exige toujours le report de l’examen du bac qui est, rappelons-le, prévu le 3 juin.
«Les élèves de terminale n’auront jamais le temps d’achever le programme et n’auront que quelques jours de révision», regrette le président des parent d’élèves. «Avec la programmation des cours les samedis et mardis, la réduction d’une semaine des vacances de printemps et le recul de l’arrêt des cours de dix jours, les cours pourront être rattrapés à 90%», estime Ahmed Khaled.
Cylia Lateb